Il y a différentes échéances, 2020, 2050, ou encore 2030 qui a été évoqué par le président de la République. Le changement des modes de vie ne pourra se faire qu'à long terme. Les sujets pour 2020 sont déjà largement connus et figurent dans le paquet énergie-climat. Nous nous sommes essentiellement attachés à les analyser, pour voir si les mesures préconisées mènent à de bons résultats.
Les débats sur la sobriété énergétique illustrent l'étendue des divergences : les grandes fédérations syndicales nous ont mis en garde contre un retour à « l'âge des cavernes ». Certains mouvements écologistes veulent, eux, moins de chauffage, de nourriture, de déplacement : c'est ce que disait le Club de Rome de notre jeunesse ! Il y a là un vrai problème d'acceptabilité sociale : il serait difficile de faire accepter à nos concitoyens d'en revenir à des modes de consommation qui étaient ceux des Chinois dans les années cinquante... Ces questions sont complexes : voyez ce qui se passe lorsqu'on isole un bâtiment. Les habitants conservent la même dépense en chauffage, pour obtenir 19 degrés au lieu de 16 ; ils sont très satisfaits, mais le gain énergétique est faible. La Cour des comptes ne peut que constater ces désaccords au sujet de la sobriété.
Certains progrès peuvent être réalisés dans les secteurs industriel ou agricole. Aujourd'hui, à chaque stade de transformation, les produits sont emportés d'un endroit à l'autre, selon une organisation rationnellement fondée sur un coût du transport routier très faible. Si son prix était plus élevé, avec la taxation du gazole par exemple, d'autres logiques économiques se mettraient en place.