Intervention de Pascal Berteaud

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 5 février 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Pascal Berteaud directeur général de l'institut national de l'information géographique et forestière ign

Pascal Berteaud, directeur général de l'IGN :

Je vous rassure, madame Gaouyer, Météo France et l'IGN ont leur siège dans le même bâtiment et le bureau de son président est à vingt mètres du mien. L'apport de l'IGN, c'est sa capacité à représenter les phénomènes, mais nous partons nécessairement du travail de Météo France.

Oui, madame Didier, nous avons des homologues européens. En Angleterre, en Suisse, en Suède existent des organismes comparables sur le plan de la recherche et de l'enseignement, mais dans l'ensemble, c'est la diversité qui prévaut, tant pour les compétences que pour le rattachement. Si bien qu'il n'est pas facile de travailler à vingt-sept. Quand Microsoft a voulu une cartographie aérienne de l'Europe, elle a mis 200 millions de dollars sur la table et acheté une compagnie aérienne. Autre chose est de se mettre d'accord à vingt-sept, avec des moyens limités.

Nous ne sommes pas pour autant condamnés à un Internet non maîtrisé, aux mains de multinationales. L'IGN ne peut certes pas concurrencer Google, dont les capacités de recherche et développement sont énormes - 40 % de son budget - mais ce que nous pouvons faire, c'est fournir des référentiels neutres et aider les entreprises à bâtir sur cette base, en leur donnant la garantie que leurs données ne seront pas utilisées. Nous pouvons également valoriser les données publiques. Les données que l'on trouve sur le net ne sont pas de grande qualité, mais ce que l'on appelle l'expérience utilisateur est, en revanche, incomparable. Nous pourrions rivaliser en agrégeant, par exemple, les données des grandes agglomérations - dont le travail est plus précis encore que le nôtre. Les nouvelles technologies, via le cloud et le big data, facilitent les choses.

On a beaucoup parlé, dans les médias, de l'open data. Mais il ne suffit pas de mettre à disposition des données publiques ; encore faut-il les structurer, avec le souci de créer une dynamique autour de leur utilisation. L'adresse est une des données géographiques qui a encore de la valeur. Nous savons, grâce au géocodage, l'exploiter. Mais la difficulté, c'est que les adresses changent. C'est pourquoi nous croyons beaucoup au travail collaboratif. Nous avons ainsi engagé un projet commun de base d'adresses nationale avec La Poste, l'Insee, le cadastre, ainsi qu'avec les communes, car ce sont elles qui connaissent le mieux le terrain. Notre base d'adresses IGN est désormais reconnue comme l'une des plus complètes.

J'entends votre préoccupation sur les PPR et des inondations. Comme ancien directeur de l'eau, j'y suis fort sensible, car j'ai eu à gérer bien des crises. Quel peut être, en la matière, l'apport de l'IGN ? Si nous ne sommes pas spécialistes des questions hydrauliques, nous sommes capables, en revanche, de produire une description fine des zones inondables ou submersibles. Nous avons entamé un relevé topographique très fin, d'une précision à 10 centimètres. En cas de grande inondation, nous envoyons des avions, quand les conditions le permettent, prendre des vues aériennes, afin de connaître précisément l'enveloppe des zones inondées. Avec l'altimétrie, on peut ainsi caler plus finement les modèles et obtenir une approche plus précise, utile pour les PPR.

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