Intervention de Philippe Yvin

Commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire — Réunion du 12 février 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Philippe Yvin candidat proposé aux fonctions de président du directoire de l'établissement public société du grand paris

Philippe Yvin, proposé aux fonctions de président du directoire de l'établissement public Société du Grand Paris :

Je ne saurais me prononcer sur l'avenir du financement des transports, en dehors du champ de la SGP. Les enveloppes pour les CPER seront arrêtées à l'issue des travaux du Gouvernement sur le budget triennal 2015-2017, à la fin mars ou en avril. Le financement de la SGP est indépendant des financements nationaux relatifs aux transports. Elle bénéficie de ressources propres, destinées à être prolongées après la mise en service des lignes. Elle pourra accéder aux fonds d'épargne de la Caisse des dépôts, qui pratique des taux plus avantageux et courent sur une durée plus longue que les prêts offerts par les marchés, qui ne vont guère au-delà de vingt ans. La Banque européenne d'investissement pourrait également fournir des crédits à la SGP, comme elle l'a fait pour certaines régions.

L'optimisation a été obtenue sur le projet initial de manière coordonnée entre tous les acteurs du projet. Le principal facteur en est la réduction de 10 % de la taille des trains qui seront mis en service, qui a été validée par le Conseil d'État : 108 mètres et 54 mètres au lieu de 120 et 60. En 2014, la taxe sur les bureaux produira 350 millions d'euros. Le modèle financier n'intègre pas l'évolution du volume : il s'agit d'une estimation prudente. Le taux de vacance s'élève à 7 % en Ile-de-France, ce qui n'est pas si considérable : le besoin de remplacement des bureaux anciens est important. Notre modèle dépend de l'indice du coût de la construction, pas de l'évolution des volumes.

La ministre en charge du Grand Paris a indiqué que la question environnementale figurait parmi les trois grandes orientations qu'elle souhaitait voir mises en avant. La question des déblais reste à approfondir : quel cheminement ? Les conventions avec la SNCF et le Port autonome de Paris doivent être précisées. Certains départements ont réclamé des moratoires sur l'accueil de ces déblais. Les députés m'ont fait remarquer qu'il fallait aussi songer au recyclage.

La consommation en énergie électrique des nouveaux trains sera minimisée. La SGP s'efforce d'optimiser la consommation d'électricité pendant les chantiers.

Le numérique comprend deux dimensions, liées à l'exploitation du réseau, d'une part, et à sa mise à disposition, de l'autre. Ainsi, la RATP s'efforce de tirer parti du numérique pour accroître la sécurité de son réseau de transport. Nous avons engagé un gros travail sur les gares sous l'impulsion de notre conseil stratégique : nous les concevons désormais comme des quartiers à part entière, où l'usager pourra récupérer les courses qu'il aura commandées sur internet. Des usages éducatifs seront aussi développés.

La SGP n'a pas vocation à devenir un aménageur. Elle doit intervenir en collaboration très étroite avec les maires : la plupart des gares sont concernées par les CDT. Je ne me prononcerai pas sur la multiplicité des opérateurs. Après le vote de la loi sur les métropoles, l'Ile-de-France restera un cas à part : les métropoles de province bénéficieront d'un système plus intégré. Le système mis en place en Ile-de-France depuis 2006 a produit des résultats importants : les collectivités franciliennes ont considérablement augmenté leur participation au financement des transports collectifs grâce à la constitution du STIF.

Oui, Monsieur Teston, le « Charles-de-Gaulle Express » repart pour une phase d'étude. Vous avez raison : le modèle économique de ce projet n'est pas facile à bâtir, en l'absence de ressource spécifique. La SGP n'a pas vocation à intégrer cette ligne directe entre l'aéroport CDG et la gare de l'Est. Le tarif annoncé, de 20 à 25 euros par trajet, est voisin de celui qui est pratiqué pour les liaisons entre les aéroports des grandes capitales européennes et leurs centres villes.

L'interconnexion Sud, inscrite au plan « Mobilité 21 », dépend de RFF et non de la SGP. Elle complètera néanmoins le prolongement de la ligne 14, jusqu'à Orly, au terminus de la ligne 18, et desservira le plateau de Saclay. C'est un noeud important, très favorable aux voyageurs de province. Il pourrait, selon les financements disponibles, se voir ajouter une connexion à Sénart. Il en va de même pour la liaison Roissy-Picardie, chère au président Rome. Outre l'accès aux TGV à Roissy, celle-ci améliorera la desserte du centre de l'Ile-de-France depuis l'Oise. De même, Monsieur Revet, il existe un volet interrégional des contrats de plan spécifique à la vallée de la Seine, piloté par M. François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine.

Plusieurs projets prioritaires seront inscrits dans les CPER. M. Duron continue ses travaux. Il y aura au moins une ligne nouvelle entre Nanterre et Mantes-la-Jolie, qui desserrera l'étau de Saint-Lazare et entraînera aussi une amélioration de la gare de Rouen.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion