Intervention de Jean Desessard

Réunion du 18 février 2014 à 21h30
Formation professionnelle — Article 1er

Photo de Jean DesessardJean Desessard :

Pour autant, le compte personnel de formation – M. le ministre me démentira le cas échéant –, c’est 1 milliard d’euros sur un total de 32 milliards d’euros… On me fait comprendre que c’est un peu plus, mais la différence doit être marginale. En considérant que l’ordre de grandeur est bien celui-là, il reste tout de même 31 milliards d’euros !

Or, au cours de la discussion générale, vous nous avez rappelé que notre pays souffrait d’une inadéquation de la formation aux enjeux de demain. Il convient en effet de rendre les salariés aptes à travailler, compétitifs et qualifiés, ne serait-ce que pour qu’ils puissent trouver un emploi. Il s’agit donc de déterminer quelles filières sont porteuses d’avenir et créatrices d’emplois. Eh bien, c’est notamment le cas de la filière écologique !

Certes, on peut très bien ne pas partager ce point de vue. Mais je sais que vous le partagez, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, je sais que les socialistes embrassent également l’idée que la transition énergétique et écologique est une nécessité, qui devra s’imposer. Du reste, des écologistes ne sont-ils pas, avec des socialistes, au Gouvernement ? §

Ainsi, avec cet amendement, nous nous contentons de traduire ce que vous-mêmes avez dit. Nous croyons en l’avenir et nous sommes ensemble au Gouvernement pour le réussir. Nous proposons donc d’adapter la formation professionnelle et de faire en sorte que les salariés puissent occuper les postes de demain, ceux de la transition écologique. Et on nous répond que ce n’est pas possible… Cela pose tout de même un problème !

Comment réussirons-nous à réaliser cette adéquation entre la formation professionnelle et les métiers de demain que vous appelez vous-mêmes de vos vœux ? Vous nous dites qu’on ne peut pas le préciser ici parce qu’il serait vain de dresser une liste.

Tout à l’heure, monsieur le ministre, vous m’avez indiqué très rapidement, ce dont je vous remercie, le nombre de personnes travaillant dans la formation professionnelle : 80 000. Puisque celle-ci mobilise au total 32 milliards d’euros, cela fait, en gros 400 000 euros par personne, même s’il faut aussi, évidemment, prévoir des locaux, etc.

Vous m’expliquez qu’il est n’est pas question de flécher le milliard d’euros du CPF vers la transition écologique et énergétique, par exemple. Mais quand pourrons-nous, au Parlement, discuter du fléchage de tout cet argent vers les formations qualifiantes pour ces métiers d’avenir ?

Vous me dites que, dans le cas présent, pour le CPF, ce n’est pas possible parce que la liste serait trop longue et nécessairement incomplète. Soit ! Pourtant, il ne s’agit que de 1 milliard d’euros ! Comment fera-t-on pour les 31 milliards d’euros restants ? Pourquoi discutons-nous de cette question aujourd'hui si nous n’avons pas de réponse, si nous ne fixons pas les axes permettant de tracer le devenir de la formation professionnelle ?

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