Voilà donc un projet de loi « pour l'avenir de l'agriculture ». Heureusement que les intitulés de nos textes ne sont pas soumis aux règles qui sanctionnent la publicité mensongère ! On nous a déjà fait le coup sur les retraites, en nous présentant un texte fait de rustines, et on récidive avec celui-ci, qui est tout sauf un texte d'avenir. C'est au mieux un texte d'adaptation aux évolutions de la PAC.
Lors de l'audition du ministre, il est clairement apparu que ce texte, en dépit des efforts de M. Le Foll pour vanter l'équilibre qu'il assurerait entre économique et environnemental, se désintéresse de la compétitivité de notre agriculture, et ne fait qu'ajouter une couche supplémentaire aux contraintes environnementales, ainsi que l'a souligné Evelyne Didier. Il jette la suspicion, de surcroit, sur les agriculteurs et n'échappe pas à la fâcheuse manie française d'aller plus loin que les seules exigences européennes.
Le développement durable, c'est la conciliation de l'écologie, de l'économie et de l'humain. Mais où est l'humain dans ce texte ? Il n'est pas même proposé de revoir l'enseignement agricole, qui mériterait bien, pourtant, d'être revisité.