Ce n'est pas l'excellent discours technique de Nicolas Dufourcq qui pose question mais l'orientation stratégique de Bpifrance.
Les fonds propres des PME constituent un vrai besoin, qui pourrait justifier l'existence de Bpifrance. Or, je constate que sa participation s'élève à 162 millions d'euros en 2012, et 170 millions d'euros en 2014, ce qui est assez modeste, avec des participations souvent proches de 10 % : Bpifrance ne joue pas son rôle, et d'ailleurs les banques privées non plus. Compléter les financements existants, c'est le rôle d'une banque publique d'investissement au sens où nous l'entendons. Je ne suis pas convaincu que ce soit le cas. Je suis davantage rassuré par le rôle de Bpifrance en matière de modernisation de l'économie.
Sur les investissements d'avenir, voyez-vous revenir - au-delà de vos chiffres - des projets concrets de reprise industrielle sur certains secteurs ? Certains ont en effet disparu, comme en matière de radio ou de télévision. Pourtant, aux Etats-Unis, des Etats se réindustrialisent, comme en témoignent le retour de certaines chaînes de montage d'Apple.
Ma question suivante porte sur les ressources de Bpifrance : sont-elles durables ou la Caisse des dépôts interviendra-t-elle en cas de difficulté ? Mais il est vrai qu'être adossé à la Caisse des dépôts est en soi quelque chose qui rassure...
Le rapporteur général feint de s'étonner que Bpifrance soit très sollicitée parce que les banques françaises ne financent pas assez les investissements des entreprises... mais il appartient à la majorité qui a limité la déductibilité des intérêts des prêts bancaires au titre de l'impôt sur les sociétés ! Aujourd'hui, le monde des PME et des PMI découvre ce système complètement délirant ; la France est la seule économie occidentale qui ait osé imaginer un tel dispositif ! Rien d'étonnant à ce qu'il y ait des problèmes de financement.
Enfin, j'aurais souhaité que l'on nous donne deux chiffres consolidés : quel est le poids global de Bpifrance dans l'investissement des entreprises, et quelle est la part financée par le système bancaire ?