Un fonds de retournement est géré par une équipe de gestion privée, abondé par un petit nombre d'investisseurs, qui investit exclusivement dans des entreprises en « livre VI » du code de commerce et dont le rebond va être accompagné par le fonds.
Bpifrance a financé certains de ces fonds, sachant qu'il n'y en a pas beaucoup en France. Ce sont les fonds les plus risqués de la place, il faut donc des professionnels très aguerris. Nous ne finançons bien évidemment pas les fonds vautours - car il y a des intervenants brutaux dans cette activité - mais bien ceux qui accompagnent correctement les entreprises tout en procédant aux réductions de coûts qui sont parfois cruelles. Parmi ces fonds, on peut citer Perceval, Verdoso ; au total, nous en finançons une demi-douzaine.
Il y en a un très gros, créé par René Ricol, qui s'appelle le Fonds de consolidation et de développement des entreprises (FCDE), dans lequel nous avons investi 150 millions d'euros en 2010 et allons re-souscrire à hauteur de 80 ou 90 millions d'euros. C'est une décision que nous avons prise en comité d'investissement en décembre dernier.
Les problèmes de trésorerie sont bien évidemment le coeur du sujet du financement des entreprises aujourd'hui. En 2013, les statistiques mensuelles de la Banque de France montrent que la production de crédits de trésorerie est en déclin de 4 % à 6 % mois sur mois. À l'échelle macro-économique, c'est très important. En outre, plus vous êtes petits et plus vous êtes maltraités. La trésorerie des TPE est donc le problème majeur du moment. C'est la raison pour laquelle nous avons fait beaucoup de pré-financement de CICE pour les TPE. Nous vous avons adressé une série de publications dans lesquelles vous allez trouver une étude sur les ETI françaises et une étude sur les PME, avec un chapitre sur les difficultés de trésorerie. Ce sujet va perdurer pendant quelques années encore, d'où notre stratégie.
Y a-t-il des différences entre régions ? Oui. Vous trouverez également dans nos publications, un atlas des régions qui décrit précisément notre activité dans les vingt-deux régions métropolitaines et l'outre-mer. La comparaison entre régions peut donc être menée en détail avec ce document - que nous publierons chaque année.
Certaines régions font plus que d'autres. À cet égard, pour répondre à Roger Karoutchi, la région qui travaille le plus avec nous, c'est la région Île-de-France et de très loin. Elle est la plus généreuse avec Bpifrance. Nous sommes co-fondateurs de l'agence de développement dont nous assurons la vice-présidence. En 2013, nous avons financé 14 000 entreprises franciliennes pour 5 milliards d'euros. Cette région représente 44 % de notre produit net bancaire.