Intervention de Nicolas Dufourcq

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 19 février 2014 : 3ème réunion
Bilan de la première année d'activité de bpifrance — Audition de M. Nicolas duFourcq directeur général de la banque publique d'investissement bpi

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance :

Dans l'equity, nous sommes absolument centraux, au point d'inquiéter les acteurs privés, si bien que nous avons signé une charte avec l'AFIC, dans laquelle nous nous engageons à co-investir avec eux : nous ne sommes pas là pour leur manger des parts de marché.

Sur le segment bancaire, le taux de 5 % parait faible. Néanmoins, avec un rapide calcul, on s'aperçoit que nous avons fait, en 2013, 5 milliards d'euros de crédits à l'investissement et nous avons garanti 10 milliards d'euros de crédits privés. Au total, nous intervenons sur 25 milliards d'euros de crédits, c'est-à-dire 10 % du crédit aux PME et aux entreprises. Nous sommes comparables à d'autres banques de la place.

Nos ressources sont-elles durables ? Dans les fonds de garantie, pas du tout. Je vous rappelle que, en octobre 2012, au moment de ma nomination, je suis allé voir le Président de la République pour lui demander de ré-alimenter les fonds de garantie car il n'y avait plus un euro ! Nous allions créer Bpifrance sans aucun argent dans les fonds de garantie. Nous avons donc pris 150 millions d'euros dans le programme des investissements d'avenir pour ré-alimenter les fonds de garantie. Et cela va recommencer. C'est une fragilité de l'objet Bpifrance.

Pour le reste, sur les capitaux propres, nous avons les ressources et elles sont durables, pourvu qu'on ne nous les reprenne pas.

Les innovations non technologiques, c'est un problème majeur. Nous sommes confrontés, assez légitimement, à la prudence de nos actionnaires qui nous donnent des capitaux à gérer. Le ministère de l'industrie sait très bien que, si l'on ouvre les vannes des innovations non technologiques, les budgets seront consommés en quelques mois. Quels doivent alors être les critères ? En ce moment, on travaille sur l'idée que le critère de base, ce doit être un véritable bouleversement de l'expérience utilisateur. Si elle change radicalement, alors il y a une innovation.

J'ai déjà abordé la question d'Euronext : nous allons travailler sur le sujet avec notre actionnaire Caisse des dépôts et consignations.

S'agissant du plan d'avenir pour la Bretagne, en 2013, 5 000 entreprises ont été soutenues à hauteur de 725 millions d'euros. Sur ces montants, les chiffres de croissance dont je parlais précédemment s'appliqueront, à savoir + 30 % pour les prêts de développement et + 50 % pour les prêts de trésorerie.

Le fonds nucléaire a été créé avec Areva et, de mémoire, avec Alstom. Il est doté d'une trentaine de millions d'euros et a vocation à investir dans les équipementiers de la filière.

Nous sommes les banquiers des pôles de compétitivité. Nous essayons d'obtenir que ces pôles produisent des documents, malheureusement peu lus. Nous voulons qu'ils nous amènent de futurs champions que nous pourrions financer. De notre point de vue, les pôles sont les lieux où nous devons incuber les futures grandes PME françaises.

L'accompagnement des introductions en Bourse, c'est très important d'en parler en ce moment, car la Bourse étant bonne, tout le monde veut y aller. Dans les secteurs de la biotechnologie, de l'Internet ou encore de la transition écologique, nous sommes de plus en plus, comme on dit dans le jargon, les « lead investors », les investisseurs de référence au moment de l'introduction en Bourse. Nous l'avons fait à quatre reprises depuis le mois de novembre.

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