Comme l’a tout à l'heure annoncé M. Sapin, ma question porte sur le régime d’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle, un sujet qui soulève des débats peu nuancés, quand ils ne donnent pas lieu à des propos excessifs et même outranciers de part et d’autre.
Loin de moi l’idée de fustiger des hommes et des femmes qui exercent un métier dans des conditions très aléatoires : comédiens, musiciens, techniciens ne sont payés que lorsqu’un spectacle est donné, et non pour le temps qu’ils consacrent à le préparer, à le créer, à apprendre le texte ou à faire leurs gammes.
S’il est normal que des indemnités de chômage leur soient versées pour compenser les périodes sans emploi, est-il normal de se voir opposer l’étendard du chantage à la culture dès que l’on parle de réforme d’un système qui, pourtant, n’existe nulle part ailleurs ?
Le Gouvernement se vante de vouloir la transparence. C’est ce que nous demandons.
Madame la ministre de la culture, vous avez déclaré qu’il n’était pas question de toucher à ce régime, dont les dépenses s’élèvent pourtant à 1 milliard d’euros par an et qui pèse pour un tiers dans le déficit de l’UNEDIC.
La Cour des comptes a démontré qu’à quantité de travail égal et à rémunération équivalente, un intermittent au chômage reçoit beaucoup plus qu’un intérimaire, qu’une personne employée en CDD ou même qu’un salarié à temps plein.
Le surcoût du régime s’établirait finalement à 320 millions d’euros. Selon les chiffres connus, 0, 8 % des allocataires consommeraient 6 % des allocations.