Je partirai du constat des grands écarts qui existent entre les territoires, en particulier entre territoires urbains et ruraux, d'autant que la crise est en train de les creuser. Au moment où nous exposons sur les grilles du jardin du Luxembourg des photos des villes d'art et d'histoire, on est en droit de se demander où en sera, dans dix ans, ce réseau très original de petites villes qui jouent un rôle essentiel dans nos territoires mais sont aujourd'hui très fragilisées.
Nos travaux pourraient tenter de répondre à trois questions. Tout d'abord, quel est l'impact du changement - qu'il soit économique ou social - sur les différents territoires ? Ensuite, comment responsabiliser ces territoires ? C'est tout le problème de la répartition des compétences et des moyens dans les domaines d'avenir tels que le développement durable, l'énergie, la santé et l'emploi. J'estime par exemple que nous gagnerions à une territorialisation des politiques de l'emploi. D'où une réflexion nécessaire sur l'opportunité de passer ou non de la logique actuelle de réglementation et d'organisation à une logique de projet et d'expérimentation.
La troisième question à laquelle nous aurons à répondre concerne la façon dont les territoires seront associés à ces évolutions. Comment associer les élus mais aussi les habitants, ceux des quartiers urbains ou des zones rurales ? Comment faire en sorte qu'ils maîtrisent ces changements plutôt qu'ils ne les subissent ?