Mes chers collègues, à la demande du Président du Sénat, il me revient l'honneur d'ouvrir avec vous la première réunion de cet atelier de prospective consacré au projet républicain et à l'avenir de l'Europe.
Vous le savez, nous inaugurons aujourd'hui un processus de réflexion doublement original. D'abord en nous livrant à un exercice de vision à moyen terme qui n'est pas notre ordinaire de parlementaire. En effet, notre échéance naturelle est plutôt celle de l'année lorsque nous votons les lois financières de l'État et de la sécurité sociale. Ensuite, parce que notre réflexion a l'ambition d'embrasser le territoire national dans son ensemble et de se situer dans le contexte de notre participation à l'Union européenne. Or, en tant qu'élus locaux, nous sommes plus familiers et rompus à cette pratique à l'échelle de nos territoires.
J'évoquerai rapidement les conditions dans lesquelles va se dérouler notre travail. Nous avons entendu, le 15 octobre dernier, Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective, qui est venu présenter, devant notre groupe de travail, le rapport établi par ses services en août dernier sur le thème « Quelle France dans dix ans ? ».
Le Gouvernement a demandé au Commissariat général un nouveau rapport, plus approfondi et accompagné de préconisations stratégiques à remettre d'ici à la fin de l'année après consultations élargies. Notre assemblée - et d'autres le feront également pour leur part comme l'Assemblée nationale ou le CESE - a souhaité verser à la réflexion collective le regard du Sénat.
Cette restitution est déjà programmée pour le 4 décembre prochain, en présence à nouveau de Jean Pisani-Ferry. Dans l'intervalle, le président Bel a prévu la constitution de deux ateliers pour conduire une analyse thématique et construire une pensée commune sur ce que nous souhaitons pour notre pays et les générations futures.
Le second de ces ateliers, le nôtre, se préoccupera du modèle républicain et du projet européen ; le premier, qui s'est réuni juste avant nous et dont les débats ont été ouverts par le président de la délégation à la prospective, Joël Bourdin, s'est consacré aux questions économiques et sociales.
Je vous accorde que cette articulation est un peu artificielle et qu'il ne sera pas toujours facile de séparer ainsi ce qui relève de l'économie et ce qui relève de nos principes républicains, mais elle se fonde sur les cinq thématiques identifiées par le rapport Pisani-Ferry. D'un côté, le choix d'un modèle de croissance soutenable, d'un modèle de production efficace et d'un modèle social conforme à l'identité française. De l'autre, la définition d'un modèle républicain, adapté aux évolutions sociétales, et d'un projet européen renouvelé, susceptible de mieux recueillir l'adhésion de nos concitoyens.
Nos modalités de travail seront les suivantes : chaque atelier se réunira une seconde fois, la date de notre prochaine rencontre étant fixée au mercredi 13 novembre à 17 heures, dans cette même salle. Nous tiendrons une réunion commune avec le premier atelier le mardi 26 novembre à 15 heures, afin de construire ensemble la ligne de réflexion qui sera la nôtre. Enfin, nous exposerons au commissaire général nos conclusions lors de notre rendez-vous de restitution du 4 décembre. Conformément au souhait du président du Sénat, deux animateurs, désignés au sein de chacun de nos ateliers, auront la mission de porter notre réflexion. Les deux animateurs de notre atelier seront nos collègues Philippe Adnot et Marie-Noëlle Lienemann. Cela ne s'oppose pas, bien sûr, à ce que chacun d'entre nous puisse aussi s'exprimer à cette occasion.
Je vous rappelle d'ailleurs, à ce sujet, qu'une page est ouverte sur le site du Sénat pour recueillir toute contribution individuelle que vous souhaiteriez livrer au débat.
Enfin, et j'en aurai fini avec ces considérations d'ordre pratique, chacune de nos réunions fera l'objet d'un compte rendu dont vous serez destinataires quel que soit l'atelier auquel vous vous êtes inscrit.
Je vous laisse maintenant la parole pour engager notre réflexion sur « Quel projet européen et quel modèle républicain ? ». À partir de vos idées et propositions, nous pourrons ensuite réfléchir à l'organisation des quelques idées fortes qui structureront notre contribution. Mes chers collègues, la séance est ouverte.