Nous fêtons cette année le trentième anniversaire de ce que l'on a appelé « La marche des Beurs ». Elle portait une revendication républicaine d'égalité. Maintenant, nous sommes confrontés à des revendications cultuelles.
Les revendications des parents des jeunes marcheurs n'étaient pas identitaires ; ils n'étaient pas citoyens. Ils étaient considérés comme des sous-citoyens, analphabètes. Pourtant, ils sont arrivés avec une langue, une religion, des traditions. Et ils ont transmis leur culture. Aujourd'hui, les jeunes veulent une identité pleine et entière, c'est-à-dire un exercice plein de la citoyenneté, fait de droits et de devoirs. Ce désir de reconnaissance s'exerce alors que nous connaissons une période de crise. En réponse, on les renvoie à leur identité. Alors, pourquoi ne l'exerceraient-ils pas de manière radicale ?