J'aime bien la proposition de notre collègue ; comme nous le faisons en prospective, il s'agit de définir un scénario puis de le décliner. Mais à la base, il faut partir de la situation actuelle et savoir à quoi l'on aboutirait si l'on n'infléchit pas les tendances. C'est ensuite que l'on peut voir si la modification de tel ou tel paramètre pourrait améliorer les choses ou au contraire les détériorer. Il est clair que continuer comme aujourd'hui nous conduira à être aussi moroses demain. Au contraire, si l'on change quelque chose, certains, dans la société française, seront satisfaits et d'autres non. Notre travail devrait être de déterminer ces différentes options. Mais force est de reconnaître que nous ne disposons pas des informations permettant de faire varier à dix ans des paramètres comme le niveau de la dépense sociale. Nous n'avons donc pas les moyens de dire quelles sont les maladies dont la couverture pourrait ou non être touchée. Nous ne pouvons qu'exprimer des sentiments et des souhaits.
Pour ce qui est de la croissance zéro, on en parle depuis les années soixante-dix et les rapports du Club de Rome. On sait déjà qu'elle ne crée pas d'emploi, voire qu'elle en détruit si l'on réalise des gains de productivité ; à moins bien sûr que la population ne diminue, ce qui n'est pas le cas de la France. Dans ces conditions, recommander la croissance zéro, c'est accepter une chute du pouvoir d'achat.