Une question essentielle est celle de la confiance des populations. À ce titre, on n'a sans doute pas assez interrogé les Français sur ce qui s'est passé au moment de la grippe A. Pour ma part, devant organiser la vaccination au sein d'une école d'ingénieurs, j'avais été frappée de constater que, parmi des scientifiques, le taux de participation avait été plus faible encore que dans les collèges et lycées voisins. Le débriefing que nous avions organisé à ce propos en disait long sur l'absence de confiance de la population dans les institutions. Sans prise en compte de cette réalité, nos réflexions sur la croissance ou le modèle social n'ont pas de sens. À quoi bon une France désendettée ou affichant 5 % de croissance si elle est en proie aux insurrections, si les gens ne se parlent plus et si le vivre-ensemble est détruit ? La bonne croissance est celle qui assure un juste équilibre entre la création d'emplois et un vivre-ensemble pacifique avec la possibilité pour chacun de construire un projet pour lui-même, sa famille, son village...
Attention à cette défiance dans les institutions qui affecte aussi la vie syndicale à un moment où par ailleurs, le mode associatif rencontre des difficultés dans le recrutement de nouvelles générations de bénévoles.