Je déplore que le droit d'initiative citoyen existe au niveau européen, mais pas dans notre pays. Il existe deux types de lien social : géographique et affinitaire. Aujourd'hui, les scrutins, hormis celui pour les élections européennes, sont fondés sur une base territoriale dont le modèle remonte au XIXe siècle et qui ne permet pas l'expression de nombreux courants de pensée. Il s'agit là d'une logique féodale.
J'en viens maintenant au domaine de l'éducation. On sait que toute personne entrant aujourd'hui dans la vie professionnelle devra changer d'emploi à trois ou quatre reprises. Cela nécessite une formation non seulement initiale, mais également tout au long de la vie. On estime à 90 % le nombre des étudiants qui s'inscrivent à l'université pour avoir une formation professionnelle, à laquelle les entreprises ne participent guère. Celles-ci utilisent le 1 % formation à leur gré, sans réel contrôle. Il faudrait ouvrir la possibilité pour chaque personne d'avoir un crédit de formation et de reformation tout au long de la vie, qui serait particulièrement utile à ceux qui, pour diverses raisons, ont raté leur entrée dans la vie professionnelle. À cet égard, le système américain de formation est beaucoup plus souple que le nôtre.
Par ailleurs, le libellé des contrats de travail n'est pas toujours accessible aux salariés de base ; les petites associations qui leur viennent en aide devraient se voir ouvrir l'accès à l'assistance juridique. Il semble important que notre pays ait pris en compte, dans dix ans, les difficultés de compréhension des contrats de travail.