Aujourd'hui la possibilité de tenir compte de la validation des acquis de l'expérience existe déjà dans le système universitaire. C'est ce que je fais dans le cadre de mes masters. Mais c'est très difficile à mettre en place, car cette procédure est assez mal perçue par les enseignants. J'en ai fait l'expérience avec des gens de plus de 50-55 ans, qui n'avaient pas fait d'études mais qui étaient dans leur métier. Ils ont fait des travaux remarquables. Je ne sais pas si cela les aide par la suite pour retrouver un emploi, mais cela consacre une expérience et leur confère une véritable fierté. Ce sont des gens qui modifient profondément leurs conditions de vie à cette occasion : ils se confrontent à un cadre universitaire, scolaire ; alors que parfois ils ont tout juste le bac, ils se retrouvent directement en master. Ils peuvent donc se sentir en situation d'infériorité par rapport aux autres étudiants mais ils terminent leur cursus avec l'impression d'avoir relevé un défi qui va leur permettre de faire autre chose dans la vie. Toutefois, je regrette qu'il faille se battre à l'université pour intégrer la validation des acquis de l'expérience.