Certes. Ceux qui ont réussi sont doublement méritants car ils l'ont fait dans un contexte économique difficile et au moment où la laïcité était prise en étau par des forces d'extrême droite qui stigmatisaient tous ces gens. Ils ont réussi tout seuls. Ils essayaient non pas de s'intégrer mais d'exister, en fonction de leurs compétences et de leurs capacités. Le problème, et c'est bien ce qui est grave aujourd'hui, est qu'on les renvoie à une identité. Là est la fracture. Je répète souvent que je suis farouchement laïque et sereinement musulmane. Qu'on les renvoie à un islam tranquille ne pose pas de problème, mais lorsqu'ils sont renvoyés vers un autre islam, politique ou radical, c'est le début de la fracture et le commencement de la fin de la République.