… mais personne ne peut dire avec certitude que ce chiffre est exact.
Depuis plus de vingt ans, les réserves prouvées se maintiennent à un niveau voisin de quarante ans de consommation de l’année courante. Pourquoi les réserves arrivent-elles donc à se maintenir à ce niveau ? Parce que l’exploitation du pétrole non conventionnel comble la chute de production du pétrole conventionnel.
Jusqu’où pourrons-nous aller dans l’exploitation de réserves non conventionnelles ? Je répondrai à cette question de manière lapidaire : jusqu’à ce que notre sous-sol et, accessoirement, notre porte-monnaie soient prêts à le supporter.
Au-delà de la disparition de ces énergies, se pose le problème du pic de production : interviendra-t-il avant ou après 2020 ? Les experts ne s’accordant pas sur ce sujet, nous autres, législateurs, devons donc rester prudents, mais, quelles que soient les réponses à ces questions, nous savons que cette raréfaction des matières premières, à l’exception du charbon, pose une somme de difficultés qui se nourrissent les unes les autres.
Moins de réserves, cela veut dire des prix en augmentation ; l’augmentation des prix conduit à rendre économiquement viables les gisements non conventionnels, lesquels ne sont pas neutres écologiquement et présentent, au-delà de leur rentabilité économique, des rendements mécaniquement plus faibles – je pense ici aux gisements offshore profonds, aux pétroles lourds ou aux bitumes.
Ainsi, plus les énergies se font rares, plus les prix augmentent, plus les dommages environnementaux progressent, le tout dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.