Intervention de Jean-Claude Lenoir

Réunion du 25 février 2014 à 21h30
Transition énergétique — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Jean-Claude LenoirJean-Claude Lenoir :

Et cela pour une raison simple : l’électricité produite en France est à seulement 10 % d’origine carbonée, contre 59 % pour celle qui est produite en Allemagne.

Monsieur le ministre, sortez de l’ambiguïté !

Sur un point important, chers collègues de la majorité, vous entretenez – du moins certains d’entre vous, car je connais, par des conversations que j’ai avec tel ou tel, le vrai point de vue d’autres personnes appartenant également à la majorité – une confusion entre puissance installée et énergie produite. Quelques chiffres suffiront à expliciter mon propos.

Sur les 128 000 mégawatts d’électricité produits en France, les centrales et leurs 58 réacteurs nucléaires, qui représentent la moitié de la puissance installée, en produisent 73 %. Les centrales thermiques à flamme, qui représentent 20 % de la puissance installée, ne produisent que 9 % de notre électricité. L’hydraulique, qui représente 20 % de la puissance installée, produit 14 % de notre électricité. L’éolien, qui représente 12 % de la puissance installée, ne produit que 3 % de notre électricité. Quant au solaire, il représente 6 % de la puissance installée et ne produit que 0, 9 % de notre électricité.

Alors, arrêtez d’entretenir cette confusion en citant des chiffres qui mettent en valeur le développement des énergies renouvelables, de l’éolien, du photovoltaïque, car ces équipements, outre qu’ils sont très coûteux – j’y reviendrai dans un instant – ne représentent qu’une faible partie de notre production et, donc, de notre consommation d’électricité.

Sortez de l’ambiguïté aussi en cessant de faire croire que les régions peuvent être autonomes pour ce qui est de la production ou de la consommation d’électricité. Aujourd'hui, s’installe l’idée selon laquelle les énergies renouvelables permettraient, notamment là où la production est inférieure à la consommation – en Bretagne, par exemple, la production régionale ne couvre que 8 % de la consommation –, de satisfaire les besoins locaux.

Aujourd'hui, pour que le réseau soit équilibré, il est nécessaire de transporter l’électricité à travers tout le territoire. Et il faut même souvent recourir à des échanges avec les pays étrangers pour ajuster la demande et l’offre.

De surcroît, mes chers collègues, si vous voulez aller vers l’autonomisation des régions quant à la production d’électricité, vous vous heurterez inévitablement à la question de la péréquation tarifaire, avec tous les problèmes que cela pose.

Monsieur le ministre, sortez encore de l’ambiguïté pour ce qui est de la comparaison constamment réitérée avec l’Allemagne, pays pour lequel j’ai au demeurant la plus grande estime. Il ne s’agit pas ici de dire aux Allemands ce qu’il faut faire ; je me contente de constater ce qu’ils font.

J’ai entendu vanter les investissements réalisés par les Allemands dans le domaine de l’éolien et du photovoltaïque. Les chiffres que je vais citer à ce sujet n’émanent pas d’une cellule partisane : je les tire d’une étude faite à la fin 2012 par le Conseil d’analyse économique, organisme placé auprès du Premier ministre et présidé par ce dernier.

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