Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens, tout d’abord, à remercier les membres du groupe UMP du Sénat, en particulier M. Ladislas Poniatowski, de nous donner l’occasion de débattre de la transition énergétique, car c’est une question dont chacun mesure l’importance et qui est au cœur de notre actualité.
Monsieur le sénateur, en lisant l’exposé des motifs de votre proposition de résolution, j’ai songé que nous partagions de nombreuses analyses. Après tout, n’avez-vous pas raison lorsque vous affirmez : « La raréfaction des énergies fossiles, l’insécurité dans l’approvisionnement de ces sources d’énergie, la hausse de la facture énergétique, la détérioration de l’environnement dont l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est l’une des principales manifestations, tous ces phénomènes impliquent que la France conduise une politique de l’énergie empreinte de vision et de responsabilité » ? À la vérité, je ne saurais dire mieux !
Je ne saurais non plus mieux dire lorsque vous ajoutez : « La réduction de notre consommation en combustibles fossiles doit aussi être au cœur de la politique publique énergétique française pour les prochaines décennies. »
Mesdames, messieurs les sénateurs, quels sont les enjeux de la transition énergétique ?
Au début de votre propos, monsieur Chevènement, vous avez notamment souligné que l’époque était à la transition.
Je me souviens de l’époque où il m’arrivait, jeune plume militante œuvrant à vos côtés, d’utiliser un mot qui alors comptait beaucoup et que vous employiez souvent : le mot « projet ». Monsieur Chevènement, vous étiez un homme de projets ; peut-être d’ailleurs l’êtes-vous demeuré. Eh bien, la transition énergétique, c’est un projet !
Ce projet doit devenir un atout pour la compétitivité de nos entreprises. En effet, en anticipant les évolutions du contexte énergétique mondial, nous nous doterons d’un indéniable avantage compétitif.
La transition énergétique est aussi un projet climatique. À cet égard, les estimations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, sont, hélas, plus inquiétantes que prévu : nous ne saurions attendre davantage pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, qui proviennent à 70 % de la combustion d’énergies fossiles.
La transition énergétique est, comme Mme Schurch l’a signalé, un projet social. De fait, si nous ne faisons rien, un renchérissement du prix de l’énergie se produira ; il est prévisible et même prédictible. Aussi, il importe d’accompagner les Français en améliorant l’efficacité énergétique des lieux où ils vivent et travaillent. Il convient aussi de lutter contre la précarité énergétique – pour ma part, j’emploie l’expression – qui touche les plus modestes d’entre eux.
Monsieur Poniatowski, vous avez ironisé sur le nombre d’interlocuteurs vers lesquels nos concitoyens peuvent se tourner pour ce qui concerne la rénovation énergétique. Dois-je vous rappeler que, dans le cadre du plan de rénovation énergétique de l’habitat que nous avons lancé, Cécile Duflot et moi-même avons mis en place un guichet unique ? Au demeurant, celui-ci fonctionne bien puisque les demandes de financement qui lui sont adressées dépassent de beaucoup nos prévisions ! Par ailleurs, je vous rappelle que nous avons obtenu une mesure qui n’était pas tout à fait à l’ordre du jour sous la précédente majorité : un taux réduit de TVA pour les travaux de rénovation thermique.