La transition énergétique est aussi un projet industriel, car de nos choix dépendra la capacité de la France à se doter de filières d’avenir robustes et compétitives à l’échelon mondial, dans le domaine du nucléaire comme, demain, dans celui des énergies renouvelables.
La transition énergétique est enfin, ce que l’on dit moins, un projet de santé publique, eu égard notamment à la qualité de l’air que nous respirons.
Changer notre manière de produire, d’aménager le territoire, de nous loger, de consommer et de nous déplacer : tel est le projet global de la transition énergétique, dont le cap a été fixé par le Président de la République et le Premier ministre lors de la deuxième conférence environnementale, au mois de septembre 2013. Je vous rappelle que ce cap consiste à diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, par rapport au niveau de 1990.
Le premier volume du cinquième rapport du GIEC nous a, une fois de plus, placés devant nos responsabilités. Or la responsabilité de la France est d’autant plus grande que, comme vous le savez, notre pays accueillera en 2015 la vingt et unième conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
Notre cap consiste aussi à réduire de 50 % notre consommation finale d’énergie d’ici à 2050 ; à un horizon plus proche, il consiste à réduire de 30 % notre consommation d’hydrocarbures d’ici à 2030.
Nous nous sommes également donné pour objectif de diversifier le mix électrique : en particulier, nous entendons ramener la part du nucléaire à 50 % à l’horizon de 2025, afin de garantir dans la durée la diversification de notre production d’électricité.
M. Poniatowski a cité le chiffre de 420 térawattheures de production nucléaire. M. Lenoir, qui connaît bien les chiffres, a parlé de 400 térawattheures. Cette seconde donnée est la bonne, la première correspondant à la production potentielle. Il faut savoir, du reste, qu’EDF limite sa production à 400 térawattheures parce qu’elle n’a pas intérêt à aller au-delà, ne pouvant pas exporter. Toujours est-il que 20 térawattheures représentent la production de quatre ou cinq réacteurs nucléaires.
Enfin, notre cap consiste à bâtir la communauté européenne de l’énergie. En effet, s’il ne saurait être question de remettre en cause la souveraineté nationale de la France et de chaque État en matière d’énergie, il faut adopter, comme l’a souhaité le Président de la République, une vision européenne de la transition énergétique, qui doit être fondée notamment sur un rapprochement franco-allemand.