Je serai de nouveau à Berlin demain pour inciter les acteurs européens à travailler ensemble, afin d’être plus forts face à la concurrence internationale. Le sommet franco-allemand qui s’est tenu le 19 février a marqué, en matière énergétique, un rapprochement entre nos deux pays qui sera utile et nous rendra plus forts en Europe et ailleurs.
Mesdames, messieurs les sénateurs, vous connaissez les objectifs européens du premier paquet énergie-climat, qui ont été acceptés par la précédente majorité : à l’horizon de 2020, 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, une efficacité énergétique améliorée de 20 % et 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, les États membres débattent au sujet d’une nouvelle échéance ; la Commission européenne a présenté, le 22 janvier dernier, des propositions qui résultent d’un compromis issu des premières discussions.
Depuis plusieurs mois, la France défend un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 %. Par ailleurs, elle soutient, avec l’Allemagne, un objectif d’au moins 27 % au niveau européen pour ce qui concerne la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie en 2030. Ce qui ne nous empêchera pas d’inscrire dans le projet de loi de programmation sur la transition énergétique un objectif probablement plus ambitieux encore.
La fixation, le plus tôt possible, d’un nouveau paquet européen énergie-climat donnera aux industriels et au monde économique en général la prévisibilité nécessaire à l’optimisation de leurs choix d’investissements. Elle permettra surtout à l’Europe de parler d’une seule voix lors des négociations préalables au sommet sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015.
Pour revenir à nos choix nationaux, la réflexion sur la transition énergétique s’est beaucoup focalisée sur la question du nucléaire ; le débat de ce soir en est l’illustration.
Mesdames, messieurs les sénateurs, soyons clairs : à une époque particulière de notre histoire, des ingénieurs exceptionnels, des techniciens motivés et des ouvriers patriotes ont fait la renommée de notre filière nucléaire, en particulier sa réputation internationale en matière de sécurité ; de tels professionnels continuent aujourd’hui de maintenir cette réputation.
Croyez bien, madame Boog, que je suis sensible à la situation de votre région, d’autant plus que le département dont je suis originaire et dont je suis l’élu, le Gers, entretient avec l’Alsace des liens historiques très forts : Fessenheim est jumelée avec une ville du Gers et le canton dont je suis l’élu est jumelé avec la ville de Rixheim ; des jumelages existent aussi avec la ville de Saint-Louis.
Pendant la guerre, en effet, de nombreux compatriotes alsaciens sont venus trouver refuge dans le Sud-Ouest, notamment dans le Gers, par exemple à Fleurance, la ville de Raymond Vall. C’est pourquoi, madame la sénatrice, je suis particulièrement sensible à tout ce qui touche à l’Alsace ; je vous annonce d’ores et déjà que je recevrai personnellement les élus de la région de Fessenheim pour examiner avec eux l’avenir du territoire.
Vouloir passer d’un peu plus de 75 % d’énergie électrique d’origine nucléaire, ce qui est la situation actuelle, à 50 % à l’horizon de 2025 n’est en rien une marque de défiance à l’égard des ingénieurs, des techniciens et des ouvriers dont j’ai parlé. C’est encore moins le résultat de je ne sais quel accord politicien : l’opposition nous rebat les oreilles avec un prétendu accord, mais cela n’a rien à voir avec la réalité !