Je suis élu de longue date du département de la Haute-Marne, et je déplore son peu d'évolution depuis trente ans. Ceci s'explique par le fait que les deux plus grandes villes ne dépassent pas 24 000 habitants, ne constituant pas une masse critique nécessaire pour évoluer. J'ai suivi avec intérêt les travaux de la DATAR, en particulier ceux sur les flux et le « polymorphisme centré » ; je partage votre analyse mais pas vos conclusions : il faut promouvoir non l'égalité, mais l'équité entre les territoires.
Nous savons tous que la territorialisation de l'impôt n'a plus aucun sens du fait de l'importance croissante de la péréquation. J'observe que la réforme de la taxe professionnelle n'était pas initialement fondée sur une base territoriale, mais que le Parlement l'a faite évoluer dans ce sens. Les motifs de cette modification sont faciles à comprendre, mais cette structure fiscale ne pourra durer car certains territoires ne disposent pas de ressources, ce qui rend indispensable une péréquation.
J'estime que la spécialisation des territoires est indispensable car c'est la mondialisation qui nous l'impose. C'est ainsi, par exemple, que mon département va accueillir un parc naturel national afin d'y promouvoir le tourisme. Il me semblerait judicieux que les territoires développent des sortes d'écosystèmes spécifiques à chacun d'entre eux, seul moyen à mon sens de répondre aux fortes contraintes économiques engendrées par la mondialisation.