Il faut analyser l'impact de la prostitution sur l'ensemble des problématiques de l'égalité hommes-femmes. La prostitution serait justifiée par le caractère irrépressible des besoins sexuels masculins ou le besoin de domination ; d'autres peuvent évoquer le risque, si la prostitution était interdite, d'une explosion des viols et des violences par compensation. Ces idées doivent être combattues. Nul n'est pénalement responsable d'un acte commis sous l'emprise d'une force irrépressible, dit le code pénal... Alors comment, dans cette logique, pourrait-on condamner le viol ? Entretenir l'idée que les hommes ont vocation à laisser libre cours à une sexualité dominatrice aboutirait à miner la cohésion sociale.
Le droit de disposer de son corps n'est pas, comme semblent le penser les « 343 salopards » du manifeste du même nom, compatible avec le droit à disposer du corps de l'autre. Combattons ces idées dangereuses. La libération sexuelle consiste certes à s'affranchir des injonctions morales, mais aussi des situations de violence. La liberté sexuelle passe par l'affranchissement des forces du marché. Payer son loyer « en nature », rembourser son passeur en se prostituant, est-ce là la liberté sexuelle ?