Nous avons des modules spécifiques dans les collèges et les lycées, comme une pièce de théâtre qui illustre les enjeux de la construction de soi et l'émancipation par rapport aux injonctions. Mais il faut changer d'échelle. Comment sensibiliser toute une génération, au-delà de ces 17 000 jeunes ?
Un mot sur la pornographie : ma génération - j'ai trente ans - y a été exposée, mais à un degré bien moindre que l'actuelle génération, connectée en permanence, qui ne peut y échapper. Deuxième différence, fondamentale : la génération actuelle est confrontée au « porno » à un âge prépubère, ce qui a des conséquences dramatiques sur la construction d'une personnalité. Il faut travailler avec les pédopsychiatres sur ce sujet et parvenir à limiter cette exposition. Enfin, quelle parole extérieure permet aux jeunes de prendre du recul sur ces sujets ? Les adultes n'osent pas parler, soit par gêne, soit par crainte d'entraver l'apprentissage sexuel... Or, il faut dire à nos jeunes que le « porno » n'est pas la sexualité.