Nous sommes très heureux, Monsieur le Secrétaire Général, de vous accueillir à nouveau devant la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
Je rappelle que vous avez eu une brillante carrière de diplomate, que vous avez été le directeur de cabinet de plusieurs ministres des affaires étrangères et ambassadeur de France à Washington.
Depuis le 1er décembre 2010, vous occupez les fonctions de secrétaire général exécutif du nouveau Service européen pour l'action extérieure, auprès de la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Lady Catherine Ashton.
Nous sommes donc très intéressés de vous entendre sur la mise en place de ce service. Quel bilan peut-on tirer, depuis deux ans, de la mise en place du nouveau service européen pour l'action extérieure ? Quels sont ses effectifs et quelle est la proportion respective des fonctionnaires issus de la Commission européenne, du secrétariat général du Conseil et des diplomaties nationales ? Qu'en est-il de la représentation de l'Union européenne auprès des organisations internationales et auprès des pays tiers ? Comment se passe l'articulation avec les diplomaties nationales ? Peut-on déjà constater l'émergence d'une « culture diplomatique commune », entre les Etats membres mais aussi entre les fonctionnaires issus de la Commission et ceux du Conseil ?
Plus généralement, assiste-t-on à des progrès de la politique étrangère commune et les Etats membres parlent-ils réellement d'une seule voix ?
L'expérience récente du vote sur le statut d'Etat observateur de la Palestine à l'assemblée générale des Nations unies, où les pays européens sont apparus fortement divisés, entre ceux qui ont voté « oui » (comme la France), ceux qui se sont abstenus (comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni) et ceux qui ont voté « non » (comme la République tchèque), ne semble pas aller dans ce sens.
Nous souhaiterions également vous entendre sur la politique de sécurité et de défense commune.
Alors que l'Europe de la défense semblait en panne, depuis quelques mois, nous avons le sentiment que les choses sont peut-être en train d'évoluer en Europe, avec en particulier le lancement de nouvelles opérations, notamment au Mali, les initiatives en matière de capacités, à l'image du ravitaillement en vol, la lettre des ministres des affaires étrangères et de la défense des pays dits de « Weimar Plus », ou encore les conclusions du dernier Conseil européen qui dressent des perspectives intéressantes en vue du futur Conseil européen sur la défense qui se tiendra en décembre 2013. Le service européen pour l'action extérieur devrait d'ailleurs être amené à formuler des propositions, notamment sur les opérations de l'Union européenne.
Enfin, lors d'un récent déplacement en Libye, nous avons pu nous interroger sur la coordination entre la représentation des Nations unies et celle de l'Union européenne en ce qui concerne le renforcement de la sécurité dans ce pays. Je vous laisse maintenant la parole.