Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 décembre 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Pierre Vimont secrétaire général exécutif du service européen pour l'action extérieure seae

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Vous êtes directement au contact d'un certain nombre de problèmes. Il y en a sur lesquels vous pouvez peu. Mais si on prend par exemple celui du Nord Mali, vous avez quand même une certaine latitude. Vous vous êtes rendu sur place à Bamako. Vous y avez rencontré je crois M. Romano Prodi. Mais avant toute action, il y a bien évidemment la question du pouvoir malien. Or de ce point de vue, la situation est préoccupante. Quelle évaluation en faites vous ? J'entends dire qu'il faut préserver l'intégrité territoriale du Mali. Très bien. Mais pour ce faire, il faut un gouvernement à Bamako. Il faut qu'il soit légitime, donc qu'il soit élu. Comment tout cela s'organise-t-il ? A-t-on vraiment pris la mesure de ce pays improbable qu'est le Nord Mali, dans cette immense bande sahélienne ? Quelles conditions faut-il remplir pour qu'une intervention soit possible ? En outre, il y a dans ce pays un arrière plan de misère et de désertification qui nécessite d'être traité avant toute chose par une politique active de développement. Est-ce que cela peut se mettre en mouvement et dans quelles conditions ? S'agissant de la formation de l'armée malienne, sur quels contingents pouvons nous compter ? Nous avons rencontré des parlementaires allemands. Ils ne nous paraissent pas extrêmement motivés sur une opération pourtant modeste : former l'armée malienne... Quand on regarde le problème, il y a d'un côté la CEDEAO, de l'autre l'Union européenne, dans un pays où la colonisation française avait au moins eu le mérite d'installer la paix. A-t-on bien pris la mesure du problème ? Et quelles conditions réunir pour que ce problème puisse être - non pas résolu ; ce serait trop ambitieux - mais au moins maîtrisé ? C'est notre intérêt, c'est celui des pays africains. C'est une affaire où le SEAE devrait se sentir en première ligne. Ce n'est pas comme si on vous demandait de résoudre les problèmes entre la Chine et le Japon.

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