Quelle est la perception de la crise par l'opinion publique anglaise ? En particulier, après plusieurs mois, certaines évolutions comme la situation des femmes, a pu éroder l'image positive qu'avaient à leurs débuts les printemps arabes.
Sir Peter Ricketts, ambassadeur du Royaume-Uni - Au début la perception de ces soulèvements était extrêmement positive : la population aspirait à plus de liberté, plus de démocratie, plus de choix. Il n'y a pas un seul « printemps arabe » ; mais plusieurs, tant la situation est différente entre le Maghreb, l'Égypte, la Lybie, le Yémen, les pays du Golfe, ou encore la Syrie. Dans le Maghreb il s'agissait d'une volonté d'ouverture à plus de démocratie, d'une aspiration économique et politique. En Lybie, nous devons stabiliser la gouvernance et faire face à des difficultés qui sont normales, après la chute d'un régime dictatorial long de 41 années. Il faut du temps pour créer une société civile... En Égypte, pays central dans le monde arabe, le nouveau président oeuvre à enraciner des évolutions plutôt positives. Les pays du Golfe semblent désormais stabilisés. Quant au Yémen, on était également dans le cadre d'un changement de régime.
L'opinion publique continue de juger favorablement l'ambition qui sous-tend les printemps arabes. Le rôle de l'Europe est de les aider à fleurir et à s'installer.