Monsieur le ministre, je vous remercie pour les paroles que vous avez prononcées à l'égard de MM. Christian Cambon, André Vantomme et moi-même. J'espère, à mon tour, qu'il nous sera possible de travailler ensemble dans le meilleur climat qui soit.
Permettez-moi de revenir sur l'environnement général dans lequel s'inscrit votre budget en faisant référence à un récent article du journal le Monde, dans lequel le président Valéry Giscard d'Estaing soulignait un certain nombre de paradoxes relatifs à la crise financière actuelle ou encore à la situation de l'Europe vis-à-vis de la Chine. Sur ce dernier point, nous avons ainsi appris qu'une des conséquences du psychodrame européen de cette nuit devrait être l'appel à la contribution financière de pays émergents tels que la Chine. Mais dans le même temps, on nous a expliqué, ici en commission, que la France accordait des prêts à l'Inde ou à la Chine, de façon à pouvoir plus facilement pénétrer ces marchés. L'existence de ces flux financiers dans les deux sens, même s'ils portent sur des montants très différents, ne constitue-t-elle pas une forme de contradiction ?
Mon autre question portera sur les décisions prises par les ministres des Finances dans le cadre de la réunion de Deauville. Une enveloppe de 2,7 milliards d'euros a été annoncée par la France au profit de la Tunisie, de l'Égypte, du Maroc et de la Jordanie en transition démocratique à la suite du « printemps arabe ». Serait-il possible de connaître dans le détail l'utilisation de ces moyens en 2012 ?
J'aurai ensuite deux questions relatives à la politique européenne d'aide au développement. D'une part, comment la France envisage-t-elle les nouvelles perspectives annoncées par le commissaire européen en charge de ce secteur ? D'autre part, quelle sera la position de la France lors de la conférence, prévue pour le mois de décembre, qui sera chargée d'évaluer l'efficacité de la politique européenne ?
J'aimerais aussi savoir ce que vous pensez de l'initiative prise par votre homologue britannique, M. Andrew Mitchell, qui fait procéder à une évaluation de l'action des organisations internationales en charge du développement à l'aune de « l'intérêt politique britannique » ? Est-ce un exemple dont vous pourriez vous inspirer ?
Enfin, concernant le fonds mondial de lutte contre le sida, quelle est votre position sur les réformes structurelles annoncées suite aux problèmes de gouvernance, qui se sont traduits par une fraude dont le montant identifié à ce jour est de 40 millions d'euros, mais qui pourrait avoir en réalité atteint 200 millions d'euros ? Dans le cadre de ces réformes structurelles ne pensez-vous pas qu'il serait opportun d'élargir l'action du fonds à d'autres épidémies ?