Je reviendrai en séance sur la présentation de votre budget, Monsieur le ministre, mais nous n'avons pas la même conception de la coopération. Les rapporteurs ont fait des remarques constructives. L'aide publique au développement a été exemptée du « coup de rabot » de 2,5 % décidé par le Premier ministre, mais, depuis des années, nous réclamons son augmentation. La France avait promis d'y consacrer 0,7 % de son PIB, mais elle n'atteindra pas cet objectif dans les délais prévus : elle est aux alentours de 0,5 %. C'est gravissime ! Les pays pauvres font les frais de la crise systémique. Au nom de cette crise, on justifie bien des régressions.
Quant à l'idée de créer une taxe sur les transactions financières, la droite s'en moquait il y a quelques années encore, quand la conjoncture était bien plus faste. A l'en croire, il fallait l'accord de tous les pays ! Je me réjouis que nos rapporteurs parlent de déposer un amendement. Mais à quoi sera affecté le produit de cette taxe ? J'aimerais être rassuré. Un repli sur nous-mêmes serait hautement préjudiciable. Nous avons pris un engagement envers les pays pauvres. Mais que vaut cet engagement ? Dès le départ nous avons pris du retard.