Intervention de Gérard Longuet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition de M. Gérard Longuet ministre de la défense et des anciens combattants

Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants :

Dassault ayant su renouer une coopération avec son partenaire israélien autour de ce projet, il était important pour moi que notre industrie demeure présente dans cette filière quand bien même cette solution devrait être plus coûteuse que si nous avions eu recours au Reaper proposé par General Atomics, son concurrent américain.

Nous sommes parfois partagés entre une logique d'utilisateur, d'abord soucieux du coût et de la disponibilité des matériels, et une logique plus industrielle, sensible à la nécessité de conserver une industrie de défense nationale. En l'occurrence, j'ai fait primer la seconde. C'est un choix politique que j'assume complètement. Je suis libéral mais nous sommes là dans un domaine où, lorsque l'on perd la main, on ne la reprend plus. Ceci étant, la DGA est mobilisée pour suivre de très près le volet financier de ce projet afin de bien s'assurer que la défense de notre présence dans la filière ne signifie nullement que le contribuable français soit, sur cette affaire, excessivement mis à contribution.

Concernant les missiles de moyenne portée, ils seront assurés par le prolongement du parc de missiles Milan jusqu'en 2016 et par l'acquisition de postes de tir Javelin. Certes, ceux ci-ci n'ont pas été utilisés à ce jour mais cela tient au fait qu'ils n'ont été déployés qu'en juin 2011, en pleine saison de la feuillaison en Afghanistan. Cela dit, les combats en Afghanistan ne sont pas terminés et il est encore possible que nous ayons à faire usage de ces équipements. Notre stratégie d'acquisition de missiles moyenne portée sera, comme pour la rénovation des Mirages 2000-D, arrêtée en 2012 en prenant en compte, le cas échant, l'expérience de l'utilisation des Javelin en Afghanistan.

Quant à l'Airbus A330 MRRT, je ne peux pas dire autre chose que vous. Nous aimerions pouvoir en disposer le plus vite possible mais nous n'en avons pas les moyens à cet instant.

A propos de la défense antimissile balistique (DAMB), je dois souligner que notre objectif est de faire reconnaître l'existence en Europe d'une industrie de défense à part entière, à côté de celle des Etats-Unis. Ces derniers doivent comprendre que, si l'on veut aller plus loin, il faut que chacun y trouve la place que ses compétences lui permettent d'occuper, comme par exemple, en ce qui nous concerne, en matière de missiles intercepteurs ou de systèmes satellitaires. Nous devons être considérés comme de véritables partenaires. Nous devons en outre veiller d'une part, à assurer la comptabilité de ce processus avec notre stratégie de dissuasion et d'autre part, à éviter que la DAMB n'aboutisse à créer un fossé entre la Russie et nous. La question essentielle est de savoir quelle est la véritable menace dont la DAMB peut nous protéger.

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