Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition de M. Gérard Longuet ministre de la défense et des anciens combattants

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner :

C'est un peu injuste, mais il vaut mieux dire les choses clairement. Vous avez évoqué tout à l'heure le suivi, le MCO. Nous avons eu un Harfang en réparation chez IAI pendant plus d'un an. Il n'y avait pas moyen de le réparer et donc on n'en disposait plus.

Vous avez fait ce choix donc et tous ces appareils ne seront disponibles que dans deux ou trois ans, car, aujourd'hui, à la différence de leurs concurrents américains dont les performances ont été éprouvées. On s'interroge sur le caractère opérationnel de ces quelques appareils.

Deuxièmement vous dites faire le choix de la souveraineté nationale, pour ouvrir enfin une filière industrielle avec Dassault avec quinze ans de retard. Malheureusement sur ce produit, Dassault ne fera à peu près rien. C'est l'entreprise israélienne IAI qui fait tout et donc je ne vois pas comment Dassault va profiter de cette expérience en vue du futur drone franco-britannique annoncé avec BAE. Donc industriellement et politiquement je ne vois pas l'intérêt de la chose.

J'ajoute que, financièrement, c'est une catastrophe. Nous avons très peu d'argent. Nous le savons. Il nous faut donc l'utiliser au mieux. Or clairement, d'après les renseignements que nous avons obtenus, les chiffres paraissent clairs : le coût de votre choix sera significativement supérieur avec le même nombre de produits (avions, stations au sol), à celle des appareils de General Atomics. Payer plus sans franciser quoi que ce soit, c'est-à-dire uniquement avec du matériel israélien, alors qu'on aurait pu avoir l'équivalent qui fonctionne déjà par ailleurs, et qu'utilisent la plupart de nos alliés, ce n'est pas un choix raisonnable du point de vue économique.

En conclusion, la solution retenue n'est militairement pas disponible, financièrement beaucoup trop chère et économiquement ne permet pas de préserver l'avenir. Tout le monde est d'accord pour qu'à terme nous ayons une filière drone en France.

Monsieur le ministre, vous nous avez indiqué que ce choix avait été fondé sur une étude minutieuse réalisée par la DGA et que cette étude avait suggéré ce choix. Aussi, je vous demande, pour compléter l'information de cette commission, de bien vouloir lui communiquer cette étude ainsi que tous les éléments qui ont été pris en compte par elle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion