Intervention de Gérard Longuet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition de M. Gérard Longuet ministre de la défense et des anciens combattants

Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants :

Certes, nous n'avons pas sollicité General Atomics formellement mais, croyez-moi, le monde de l'industrie de l'armement n'étant pas si vaste, ils ont trouvé les moyens de faire entendre leurs arguments. Quant au rôle des industriels français, dans le projet, il est loin d'être négligeable, puisque les systèmes de communication seront développés par Dassault Aviation et par Thalès, dont il est actionnaire. Une dizaine d'entreprises françaises seront aussi associées à ce projet et je me réjouis de la mise en place de ce type de coopération entre nos industriels.

Je répondrai à la remarque de Xavier Pintat sur une plus grande mutualisation des moyens avec nos partenaires européens que celle-ci est, hélas, souvent un voeu pieux. Il est difficile de trouver des pays qui, comme nous, disposent à la fois d'une industrie, d'une ambition et de suffisamment de liberté pour s'engager utilement dans des actions de coopération industrielle. La plupart du temps, force est de constater que les demandeurs de mutualisation n'ont en fait que peu de choses à apporter, d'où la rareté des mutualisations réussies, même s'il existe des contre-exemples comme la réalisation de l'avion de transport Casa ou le projet engagé par Dassault et BAE à l'horizon 2020.

Concernant l'évolution de la situation en Libye, des décisions politiques devront être prises par le conseil des ministres de l'OTAN. Il apparaît d'ores et déjà que la capture du colonel Kadhafi ne devrait pas être considérée comme une condition de l'arrêt des opérations. En revanche, la prise de Syrte pourrait, dans la mesure où elle signifierait la fin des combats, ouvrir de façon décisive la voie vers la fin des opérations de protection des populations.

En réponse aux propos de M. Daniel Reiner sur la DAMB, permettez-moi de redire qu'à mon sens, Lisbonne n'est pas un chèque en blanc. Certes, la DAMB trace un parcours vers l'extension à nos populations de la protection aujourd'hui applicables aux théâtres d'opération. Mais encore faut-il définir quelle place sera faite à la contribution des différents partenaires à chaque étape de ce parcours. C'est ainsi que nous avons demandé à pouvoir participer au système d'alerte avancée afin que nos souhaits dans ce domaine puissent être pris en compte, ce qui n'est aujourd'hui pas le cas.

De même nous avons proposé de mettre au profit de la DAMB les systèmes de détection des menaces balistiques que nous avons développés.

Autre exemple, la DGA a lancé un programme d'études en matière de C2 (contrôle et commandement) destiné à être mis au profit de nos partenaires.

Le fait que j'ai commencé par évoquer la dimension stratégique de la DAMB ne signifie donc nullement que nous ne puissions pas y être présents au plan industriel. Il est même absolument essentiel de faire comprendre aux Etats-Unis qu'ils trouveront en Europe des partenaires industriels à part entière, c'est-à-dire tout autre chose que les simples bénéficiaires occasionnels d'une sous-traitance aléatoire.

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