Intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet

Réunion du 7 avril 2011 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Sécurité des centrales nucléaires

Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement :

Monsieur Bockel, le déplacement du Président de la République au Japon la semaine dernière a été le moment d’exprimer un message de compassion, de solidarité, d’admiration aussi pour leur dignité, aux Japonais dans la tragédie qu’ils traversent.

Cette tragédie nous amène aussi, forcément, à nous interroger sur la sûreté de nos centrales nucléaires et à nous demander si ce qui s’est passé au Japon pourrait se produire en France. Je voudrais dire très clairement trois choses à ce propos.

D’abord, nous n’attendons pas la survenue d’accidents pour nous préoccuper de la sûreté de nos centrales nucléaires.

Chaque centrale est dimensionnée et construite pour faire face à divers risques, notamment naturels.

Ainsi, la centrale de Fessenheim, que vous citez, a été conçue pour résister à un séisme de 6, 7 sur l’échelle de Richter, soit un séisme de magnitude cinq fois supérieure à celle du plus grand séisme connu dans la région, celui de Bâle en 1356, évalué à 6, 2 sur l’échelle de Richter, qui a été pris pour référence.

Ensuite, le niveau de sûreté pris en considération à l’origine pour la conception des réacteurs peut être perpétuellement amélioré. En ce sens, chaque accident est l’occasion d’un retour d’expérience.

C’est pourquoi le Premier ministre a demandé un audit de sûreté, centrale par centrale, de l’ensemble de notre parc nucléaire ; cet audit, dont l’Autorité de sûreté nucléaire prépare actuellement le cadre de référence et qui sera prêt d’ici à une quinzaine de jours, sera le moment de tirer toutes les conclusions, tous les enseignements de la catastrophe de Fukushima, y compris, par exemple, en cas de cumul d’accidents, nouvelle configuration qui aurait pu apparaître.

Enfin, la centrale de Fessenheim, qui est en effet la plus ancienne centrale en service aujourd'hui en France puisqu’elle fonctionne depuis 1977, bénéficie en ce moment d’une visite décennale pour déterminer si sa durée de vie sera prolongée.

La décision devait être rendue en avril, mais il serait paradoxal qu’une telle décision soit arrêtée alors que l’on prépare un audit portant sur l’ensemble des centrales et que Fessenheim, la plus ancienne, doit logiquement prétendre à être la première auditée.

Aussi, je vous le précise sous la responsabilité du Premier ministre, aucune décision de cette nature ne sera prise avant l’audit.

Pour le reste, le Président de la République l’a dit, toute centrale qui ne passerait pas les tests de résistance sera fermée.

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