Au lendemain de votre déclaration de politique générale et du vote de confiance que vous ont accordé une large majorité de nos collègues députés, votre présence parmi nous et votre intervention, largement tournée vers les préoccupations des sénateurs, est un geste d’égard et de respect envers la Haute Assemblée. Au nom de l’ensemble de notre groupe, je tenais à vous en remercier.
Cette déclaration de politique générale et les propos que vous venez de tenir s’inscrivent dans un contexte très particulier : celui du message que nous ont adressé les Français à l’occasion des élections municipales. À cet égard, nous partageons, pour l’essentiel, le constat lucide que vous avez dressé : c’est avant tout un message de désarroi et parfois un message de colère.
Désarroi, parce que les Français ne perçoivent pas d’amélioration significative de leurs conditions de vie, malgré les efforts qui leur ont été demandés au cours de ces dernières années.
Désarroi, parce que les Français ont soif de justice dans un monde qui, spontanément et sans action correctrice, creuse toujours plus les inégalités.
Désarroi, parce que les Français, au mieux, doutent de la capacité de leurs responsables politiques à trouver les solutions permettant de sortir d’une crise dont ils ne voient pas la fin, et, au pire, éprouvent un sentiment d’abandon.
Et pourtant, au travers de ce message, ils nous demandent de faire en sorte qu’un espoir nouveau se lève, un espoir fondé sur la confiance en l’avenir, qu’il soit individuel ou collectif.
Oui, disais-je à l’instant, nos concitoyens ne perçoivent pas le fruit de leurs efforts pour le redressement du pays. Il est vrai que ce redressement est lent.
Il est lent, car il est à la mesure de la situation dans laquelle se trouvait la France en 2012. §; l’excédent commercial du début des années deux mille s’est transformé en un déficit record de 75 milliards d’euros ; 750 000 emplois industriels ont été détruits et notre appareil productif s’est considérablement dégradé, au point d’obérer gravement notre croissance potentielle.