Nous en débattrons, car, sur cette question, nos avis sont divers. Mais il est clair que nous devons avancer sur la clarification des compétences des différents niveaux de collectivités territoriales, car elle permettra de mieux définir les responsabilités de chacun et poussera à une meilleure coordination dans la mise en œuvre des politiques territoriales.
Enfin, vous avez proposé, monsieur le Premier ministre, la suppression des conseils généraux à l’horizon 2021. Là encore, il ne peut bien évidemment pas s’agir seulement d’une considération comptable, même si j’ai affirmé tout à l’heure que les collectivités territoriales devaient incontestablement participer à l’effort de redressement.
Les départements portent l’immense tâche d’assurer les prestations de solidarité, des prestations qui sont au cœur de notre contrat social. Dans une période de crise comme celle que nous connaissons depuis 2008, elles ont permis d’amortir le choc pour les plus modestes, et contribuent ainsi au maintien de la cohésion sociale sur le territoire.
Mais peut-être sommes-nous arrivés au bout d’une logique, et nous accueillons favorablement votre invitation à la réflexion sur ce chantier particulièrement complexe, monsieur le Premier ministre.
Ce dont nous sommes convaincus, c’est que les besoins sur les territoires ne sont pas uniformes. Dans les territoires fortement urbanisés, les métropoles auront vocation à assurer le pilotage des services publics et des solidarités. En revanche, dans les territoires ruraux, que restera-t-il si les départements disparaissent ? Une organisation territoriale propre aux territoires ruraux, et aux territoires enclavés, pourrait donc parfaitement être imaginée, afin d’éviter l’instauration d’une France « à deux vitesses ».
En d’autres termes, il n’est pas certain qu’une organisation administrative unique de notre espace, une sorte de jardin à la française – spécificité nationale s’il en est –, soit à même de répondre à la diversité de nos territoires. À cet égard, monsieur le Premier ministre, la reconnaissance de cette diversité dans votre propos liminaire nous a réjouis, et sans doute aussi, quelque part, rassurés.