Monsieur le Premier ministre, mesdames, monsieur les ministres, m’exprimant au nom de l’ensemble du groupe que j’ai l’honneur de présider, au nom de ceux, majoritaires, qui auraient voté la confiance, et de ceux qui ne l’auraient pas votée, je vous transmets, de la part de nos dix-neuf sénateurs, un souhait unanime de réussite, parce qu’il s’agit de l’avenir de la Nation et des Français.
Notre groupe est fier de sa diversité, de l’espace de débat libre qu’il constitue autour des valeurs fondatrices de la République. Cette liberté n’est pas négociable, monsieur le Premier ministre. Elle continuera à s’exprimer ici, car nous ne sommes pas de ceux qui marchandent leur soutien pour chaque texte.
Les radicaux participent à votre gouvernement : ils se retrouvent dans les axes essentiels de votre discours économique et Jean-Michel Baylet vous a exprimé leur soutien. Vous connaissez aussi la vision prospective d’homme d’État de Jean-Pierre Chevènement ; vous savez l’attachement de Robert Hue à la justice sociale ; vous savez que notre collègue Gilbert Barbier conjugue la loyauté à sa famille politique avec un sens aigu de l’intérêt de l’État.
En ce mois de mars, les électeurs ont sanctionné l’exécutif ; le Président de la République en a tiré les conséquences en vous nommant.
Vous avez exprimé une volonté forte de gouverner ; il le faut. Je ne résiste pas à l’envie de vous rappeler une citation d’un ancien président du Conseil dont la mémoire nous est chère à tous deux : « Aurons-nous ou n’aurons-nous pas un gouvernement, là est la crise, la véritable crise, crise de caractère, crise de volonté. »
Oui, nous voulons un gouvernement qui gouverne. Au-delà des nécessaires chocs de compétitivité, de simplification, c’est un choc de compétence dont la République a besoin !
Lorsque nous avons frappé à la porte des électeurs, ils nous ont exprimé, à tous, leurs difficultés du quotidien, leurs inquiétudes pour l’avenir ; pour leur famille, pour leurs enfants. Lors de ce porte-à-porte, nous n’avons pas entendu revendiquer la fusion des régions, la suppression des départements ou l’arrêt de Fessenheim, mais bien une exigence de résultats, une exigence d’efficacité pour l’emploi, pour la fiscalité, pour le logement, pour l’éducation, pour le pouvoir d’achat, pour la santé, pour la sécurité !
Souvent, les silences et les abstentions sont plus expressifs que les plaintes ou les désaccords, car ils expriment une désespérance.
Ce message, monsieur le Premier ministre, je sais que vous l’avez entendu, que vous avez l’autorité, le souffle pour y répondre, et vous savez que le pays attend des résultats et non des petites phrases des uns et des autres sur les chaînes d’infos en continu.