Dans ce pacte de responsabilité et ce pacte de solidarité, nous intégrons évidemment la nécessité de répondre également à l’attente des salariés. Nous avons formulé un certain nombre de propositions pour y parvenir. C’est bien sur ce sujet-là, mesdames, messieurs les sénateurs, que le Gouvernement se mobilisera en permanence, avec les partenaires sociaux, que nous rencontrerons vendredi, mais aussi avec les territoires.
Je pense que, ces deux dernières années, nous n’avons pas assez mobilisé les territoires, et notamment les régions, sur les politiques économiques de formation, de recherche et d’innovation ; c’était pourtant une conviction profonde de Jean-Marc Ayrault. Les régions ont un rôle essentiel à jouer dans ce domaine, comme dans ceux de l’environnement et de l’énergie.
Nous sommes guidés par cet objectif de croissance, de compétitivité, d’attractivité. Si nous avons confié la promotion de l’attractivité du territoire et du tourisme au ministère des affaires étrangères, c’est pour bien montrer que notre diplomatie économique se donne des objectifs très précis. Notre commerce extérieur affiche un déficit majeur non pas depuis deux ans, mais depuis des années, alors que d’autres pays – je ne parle pas seulement de l’Allemagne – ont, eux, une balance positive.
Est-il besoin de le rappeler ici, la France est un grand pays : cinquième puissance économique du monde, la France est l’un des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle est aussi une puissance militaire, monsieur le président Carrère : peu de pays peuvent se projeter sur différents théâtres de guerre comme elle le fait en Afrique. Nous sommes reconnus pour cela. En Europe, nous sommes seuls capables, avec les Britanniques, de parler ainsi. Cependant, nous connaissons aussi l’importance, dans le monde actuel, de la capacité de nos entreprises à conquérir des marchés, de notre intelligence, de notre recherche.
Un débat se tiendra bientôt à l’Assemblée nationale sur ces jeunes qui quittent la France ; vous en avez, vous aussi, débattu. Bien sûr, il ne faut pas exagérer l’ampleur du phénomène. La jeunesse française voyage, elle se déplace ; je n’oublie pas que près de deux millions de nos compatriotes sont à l’étranger. On ne peut pas tout à la fois se réjouir de vivre dans un monde désormais ouvert et se plaindre que les Français se déplacent. Soyons tout de même attentifs à un certain nombre de mouvements. Nous devons faire en sorte que la France, sa capitale, ses grandes métropoles, soient les plus attractives possible. De ce point de vue, la question de l’Université est tout à fait essentielle.
Monsieur Gaudin, vous avez évoqué la sécurité. Nous en avions déjà parlé ensemble à Marseille, et je ne doute pas que, quand la poussière de la campagne municipale sera définitivement retombée, vous vous en entretiendrez également avec Bernard Cazeneuve ; vous savez qu’il est un homme de dialogue.
Reconnaissons que la violence est un fait de notre société depuis trente ans. Cela fait cinq ans que les cambriolages explosent. Sur ces sujets – sécurité, immigration –, il faudrait que nous trouvions des langages communs ; c’est déjà le cas au Sénat. Quand on regarde ce qui se passe dans les mairies en matière de vidéosurveillance, de police municipale, de place de la police et de la gendarmerie sur le terrain, de politique de prévention, on se rend compte que nous avons souvent – pas toujours, mais souvent – les mêmes solutions.
Tel est le message que le Président de la République m’a demandé de communiquer à l’Assemblée nationale et au Sénat. Apaisons, mesdames, messieurs les sénateurs, apaisons les uns et les autres, y compris sur les sujets de société.
Il y a eu un grand débat sur le mariage pour tous. C’est l’honneur de ce gouvernement, et de sa majorité, d’avoir ouvert le mariage aux couples de personnes de même sexe. Regardez ce qui s’est passé en Espagne ou, plus récemment, en Grande-Bretagne. En même temps, il faut reconnaître que cela a suscité des inquiétudes, créé des déchirures. §
J’ai été très frappé par les rumeurs sur le prétendu enseignement de la théorie du genre ; la présidente Assassi y a fait allusion. Les candidats aux élections municipales en ont entendu parler dans un certain nombre de quartiers. On observe une montée des communautarismes. Notre pays est parcouru de fractures, communautaires, territoriales, sociales, ethniques aussi ; nous devons y être attentifs.