Nous avons bien entendu le message du Premier ministre hier, et cette vérité est aussi la nôtre : nous avons besoin des entreprises, de toutes les entreprises. Toutefois, j’attire votre attention, monsieur le ministre, sur les difficultés que rencontrent certaines d’entre elles dans ma région de Poitou-Charentes. Dans le département de la Vienne en particulier, deux d’entre elles monopolisent l’attention de tous, habitants, élus et pouvoirs publics.
Le groupe CEIT, basé à Loudun, spécialisé dans l’aménagement de voitures ferroviaires, propriété d’un fonds d’investissement américain, est en redressement judiciaire, car il traverse une crise grave de liquidités.
La société d’investissement, américaine, estime que CEIT dispose d’atouts importants. Le groupe a comme clients la SNCF, Alstom, Bombardier, donc des clients pérennes. Avec un carnet de commandes représentant un montant de 77 millions d’euros, elle a de l’activité pour deux ans.
La Banque publique d’investissement est intervenue en juillet dernier en mettant à disposition 2 millions d’euros, mais cette somme n’a pas été versée, faute d’appui d’autres banques.
Monsieur le ministre, comptez-vous intervenir auprès des partenaires financiers pour débloquer cette situation ? Sachez que 246 emplois sont en jeu dans ce pays du Loudunais.
Chez le sous-traitant automobile américain Federal-Mogul, qui devrait fermer prochainement le site de Poitiers-Chasseneuil, 241 emplois sont également en jeu. C’est le dernier fabricant français de pistons de moteurs diesel et essence pour Renault et PSA. Cette société a cependant récemment investi sur le site 4 millions d’euros, pour acquérir une machine qui n’a jamais été utilisée, et embauché 31 personnes à la fin de l’année dernière. Elle est concurrencée par un autre site du groupe, en Pologne, une délocalisation à laquelle nous nous opposons naturellement tous.
Nous avons exprimé le souhait, monsieur le ministre, que vous puissiez réunir au ministère, à la fois les représentants syndicaux, les élus – car tous, à tout niveau, se sont impliqués –, les décideurs et les donneurs d’ordre afin, notamment, que ces derniers maintiennent leurs commandes.
Nous souhaitons naturellement que l’État, impliqué dans ces entreprises, intervienne. Nous savons quelle a été votre implication ces derniers mois, votre engagement pour les entreprises, dans des situations similaires. Nous comptons sur votre soutien.