Monsieur le sénateur, je sais combien vous êtes sensible, comme bon nombre d’élus locaux, au devenir de la ligne Aubrac. Je vous confirme que le Gouvernement honorera sa promesse. Comme les orientations de la politique ferroviaire en témoignent, les transports du quotidien doivent être une priorité, parce qu’ils répondent à la fois aux attentes des territoires et au souci de nos concitoyens.
Ainsi, Réseau ferré de France mobilise sur cette ligne une enveloppe moyenne de 11 millions d'euros par an pour assurer des opérations de maintenance, ainsi que 3 millions à 4 millions d'euros par an pour des travaux sur les ouvrages d’art, nombreux sur cette ligne. La réalisation de ces travaux nécessite d’ailleurs des périodes d’interruption du trafic perturbantes.
Au sujet des dessertes de TER assurées entre Béziers et Neussargues, je suis trop respectueux de la répartition des compétences entre les collectivités territoriales et l’État pour répondre en lieu et place de la région. Je sais néanmoins que cette dernière est très active en matière de politique grand public du transport ferroviaire et en ce qui concerne les services régionaux de voyageurs.
Je peux en revanche vous affirmer que l’État est déterminé, je m’y suis personnellement engagé, à assurer la pérennité de la ligne ferroviaire qu’est l’Aubrac, tout particulièrement s’agissant de son périmètre Clermont-Ferrand-Béziers. Nous avons d’ailleurs pu montrer concrètement notre implication au cours de l’année passée. Malgré des contraintes avérées de disponibilité du matériel roulant, l’État a souhaité, avec la SNCF, intégrer cette desserte à la prolongation de la convention relative à l’exploitation des trains d’équilibre du territoire, en vigueur depuis le 1er janvier 2014. De même, et à la demande de l’État, la SNCF a trouvé une solution en termes de matériel roulant, alors même que le matériel habituellement utilisé sur cette ligne n’était plus disponible.
Diverses solutions ont donc pu être envisagées en matière de matériel roulant afin d’assurer la circulation de ce train national, qui contribue également fortement, soulignons-le, à la desserte locale.
Par ailleurs, je suis attentif à ce que toutes les potentialités de complémentarité entre la route et le fer soient pleinement utilisées dans une politique d’amélioration multimodale de la compétitivité des transports. Dans cette optique, la création d’installations de services permettant le transbordement d’un mode à l’autre et de plateformes de transport combiné est l’une des nombreuses mesures étudiées dans le cadre de la conférence périodique pour le fret ferroviaire, que j’ai installée en septembre 2013 avec l’ensemble des acteurs du secteur pour identifier toutes les actions concrètes et pragmatiques permettant de redynamiser et d’améliorer le transport de marchandises par voie ferrée. C’est d'ailleurs la première fois depuis de longues années que le fret regagne quelques parts de marché. Ce n’est certes qu’un frémissement largement insuffisant, mais nous sommes pleinement mobilisés autour de cet enjeu.
Par conséquent, l’opportunité d’implanter un embranchement rail-route à l’endroit que vous indiquez sera examinée avec beaucoup d’attention. Je l’ai notée, et j’y ferai référence lors de la prochaine conférence périodique pour le fret ferroviaire. Nous verrons comment il est possible de répondre aux attentes des acteurs économiques qui ont manifesté tout leur intérêt pour cet investissement.