Elle a quand même dit qu’il n’y avait pas assez d’orientation vers l’enseignement agricole et que celui-ci était considéré comme une voie de garage ; c’est cela que je réfute. Il s’agit bien d’une voie d’excellence : en témoignent, d’abord, la réussite aux examens que l’enseignement agricole permet et, ensuite, la capacité qu’il offre à ceux qui en sont issus de s’insérer sur le marché du travail.
Madame Férat, je vous rejoins pour dire qu’il faut le faire mieux connaître. C’est pourquoi, avec Vincent Peillon, alors ministre de l’éducation, nous avons fixé des caps à l’occasion du dernier salon de l’agriculture pour que l’enseignement agricole puisse être ouvert à une partie des élèves des filières générales de l’éducation nationale, et ce dès la sortie du collège. Ce texte tend d’ailleurs à le réaffirmer, notamment en maintenant les classes de quatrième et de troisième pour constituer un parcours dans l’enseignement agricole qui permet de partir du secondaire pour aller jusqu’au supérieur.
Nous devons faciliter toutes les passerelles, offrir toutes les possibilités, en particulier avec la reconnaissance des acquis, grâce à laquelle, même sans diplôme, on peut comptabiliser le capital de connaissances que l’on a accumulé. Tels sont les objectifs que j’ai souhaité assigner à ce texte.
Je le répète, nous voulons aussi permettre de passer du secondaire jusqu’au supérieur en faisant en sorte que des bacheliers de l’enseignement agricole puissent accéder à l’enseignement supérieur. Il est indispensable de résoudre les problèmes qui se sont trop longtemps posés à cet égard.
Enfin, il y a l’engagement du « produisons autrement », réaffirmé dans toutes les plaquettes distribuées aujourd’hui. Une mutation est en cours sur toutes les exploitations agricoles. Quatre grands objectifs ont été fixés pour enseigner à produire autrement : la modification de l’ensemble des référentiels, de telle façon que chacun puisse, lorsqu’il se forme à l’agriculture, acquérir les connaissances du « produisons autrement » ; la modification des exploitations agricoles pour en faire de véritables lieux d’expérimentation de ces nouvelles pratiques et méthodes ; la réforme de la gouvernance de notre enseignement agricole, pour le caler sur la dimension régionale, qui prendra de plus en plus de place ; enfin, quatrième objectif et non le moindre, la formation des enseignants à enseigner autrement – nous y reviendrons à propos de l’Institut français agronomique, vétérinaire et forestier de France.
Nous devons non seulement viser ces objectifs, permettre les passerelles, mais surtout conforter et renforcer l’excellence de l’enseignement agricole avec des créations de postes ; le processus est enclenché et il va se poursuivre.
Ce débat, je l’espère, doit non seulement conduire à produire autrement, mais surtout à parler de l’enseignement agricole autrement et à le valoriser.