Intervention de Stéphane Le Foll

Réunion du 15 avril 2014 à 14h30
Agriculture alimentation et forêt — Article 26

Stéphane Le Foll, ministre :

Je ne reviens pas sur la triple performance, M. le rapporteur a tout dit.

En revanche, je souhaite m’attarder un instant sur le décret relatif à l’agriculture raisonnée mentionné dans l’amendement défendu par Mme Primas. L’expression « agriculture raisonnée » a connu une utilisation officielle et il existe encore une association consacrée à ce thème.

J’ai bien lu ce décret. Il dispose notamment : « Les modes de production raisonnés en agriculture consistent en la mise en œuvre, par l’exploitant agricole sur l’ensemble de son exploitation dans une approche globale de celle-ci, de moyens techniques et de pratiques agricoles conformes aux exigences du référentiel de l’agriculture raisonnée.

« Le référentiel porte sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux. Ses exigences concernent notamment :

- l’accès de l’exploitant et de ses salariés à l’information et la formation nécessaires à la conduite de l’exploitation agricole ».

En quoi consiste l’agroécologie ? Elle ne se limite pas à un référentiel sur l’agriculture raisonnée concernant l’utilisation maîtrisée des intrants. En réalité, il s’agit d’engager un processus fondé sur un changement des modèles de production, lequel implique une réduction du recours aux produits phytosanitaires et un développement de la matière organique dans les sols. Ce processus permet non seulement de limiter la consommation d’énergies fossiles, mais aussi de développer la biodiversité. Il est fondé sur un principe : donner la préférence à l’utilisation et à la mise en concurrence des mécanismes naturels sur la démarche inverse, la sélection visant à éliminer les concurrences de la production agricole.

À un moment, l’agriculture raisonnée a eu une raison d’être, parfaitement comprise. Loin de la remettre en cause, j’y suis attaché et elle fut une étape importante. Mais votre proposition me déçoit, madame Primas : vous voulez remplacer le terme « agroécologie » que nous avons retenu ensemble, alors que cette notion marque une étape supplémentaire.

Je ne peux donc, et je le regrette vraiment, accepter votre amendement, mais je suis sûr que nous continuons de partager nombre d’objectifs.

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