Merci pour ces témoignages très directs. J'ai été en contact avec de nombreuses prostituées depuis deux ans et la semaine dernière encore, avec Muguette Dini, nous avons suivi une équipe d'intervenants en maraude dans le bois de Boulogne : l'impression que j'ai, que nous avons eue, c'est que les prostituées ne jouaient pas la comédie et qu'elles ne paraissaient pas être dans la souffrance que vous nous décrivez. Peut-on, pour autant, parler de « libre choix » ? Je n'ai pas la réponse, mais parmi les prostituées, il y a des femmes qui ne paraissent pas souffrir de leur activité : reconnaissez-vous ces différences ? Concevez-vous que des personnes, faute d'avoir trouvé d'autre moyen de subsistance, se prostituent et demandent à disposer librement de leur corps - voire que cela leur est plus facile que d'aller travailler dans un bureau ? On a vu aussi des personnes continuer de se prostituer alors qu'elles paraissaient sans nécessité matérielle de le faire...
La question est donc complexe, votre témoignage nous parle de votre expérience, mais il y en a d'autres et il faut reconnaître la complexité de ce sujet.