Monsieur le sénateur, il convient d’abord de rappeler que la profession d’infirmier ou d’infirmière dispose déjà de règles professionnelles. En effet, en application des dispositions législatives définissant la profession d’infirmier, ces règles ont été élaborées et publiées en 1993 à l’occasion de la réforme de la formation et de l’exercice de la profession. Elles ont fait l’objet d’adaptation au fil du temps et s’organisent autour de grandes thématiques.
La première d’entre elles concerne les dispositions communes relatives aux devoirs généraux de l’infirmier, la seconde les règles spécifiques aux différents modes d’exercice, salarié ou libéral. Pour ce dernier mode sont notamment réglementées les relations entre confrères et les conditions d’installation et de remplacement. Tout manquement aux règles d’exercice et de déontologie peut d'ores et déjà faire l’objet d’une action disciplinaire à l’encontre de l’infirmier concerné.
Les chambres disciplinaires ont pu fonctionner de manière effective depuis 2010, à la suite de la création de l’ordre national des infirmiers, et ainsi rendre des décisions qui, pour certaines d’entre elles, ont débouché sur des sanctions disciplinaires. Les chambres disciplinaires de première instance ont déjà rendu plus de 200 décisions et la chambre nationale a statué en appel une cinquantaine de fois.
Monsieur le sénateur, la publication du projet de décret portant code de déontologie des infirmiers doit, par ailleurs, être examinée à l’aune des évolutions possibles concernant l’ordre national des infirmiers, compte tenu du questionnement récurrent de la légitimité de cet ordre auprès des infirmiers salariés depuis sa création en décembre 2006.