Il faut dire qu’il est assez difficile d’y voir clair, dans la mesure où les concepts ont évolué : alors que nous étions habitués à nous exprimer en termes de déficit effectif, les techniques, la méthodologie choisies par l’Union européenne pour amener les États à se conformer à leurs obligations communes privilégient des notions plus sophistiquées, comme celle, aujourd’hui déterminante, d’« objectif de moyen terme », ce qui désigne la date à laquelle nous atteindrions l’équilibre structurel.
Dans le présent programme de stabilité, cette date est à nouveau décalée dans le temps, puisque c’est seulement en 2017 que l’équilibre structurel, nous assure-t-on, sera atteint. Mes chers collègues, souvenez-vous que, au début du quinquennat, c’est l’équilibre effectif que l’on nous promettait pour 2017 !
Il va de soi que ces techniques ne sont pas communicables à l’opinion publique. Comment imaginer, en effet, nous rendre dans nos départements pour faire partager des convictions sur les finances publiques au moyen de discours sur le « solde structurel », « l’effort structurel » et « l’objectif de moyen terme » ? Il est manifeste que les salles se videraient aussi vite que notre hémicycle s’est vidé ce soir !