Intervention de Marie-France Beaufils

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 29 avril 2014 : 1ère réunion
Programme de stabilité — Communication

Photo de Marie-France BeaufilsMarie-France Beaufils :

Le choix de réduire les dépenses publiques, nous ne le partageons pas : c'est bien pour cela que nous n'avions pas voté le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Il faudrait, nous dit-on, dégager des ressources pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, plombée par le coût du travail, et pour cela réduire les cotisations sociales. Il serait intéressant d'examiner l'évolution de la part des salaires dans la richesse produite par les sociétés non financières depuis les années 1980 : Christian Chavagneux pointe dans un article récent un niveau de rémunération du capital aujourd'hui très supérieur à ce qu'il était alors !

Les collectivités devraient participer à cette réduction, car elles dépenseraient beaucoup ? Avec le groupe de travail sur la fiscalité des ménages, nous avons vu comment leur action pour faire vivre des services publics était la manière la plus efficace de réduire les inégalités. Réduire leurs dépenses, c'est remettre en cause cette action. Souvenez-vous qu'en 2008, chacun se félicitait des atouts que constituaient notre protection sociale et les services publics locaux pour absorber les conséquences de la crise.

Les baisses prévues pour 2014 et 2015 font-elles partie des 11 milliards d'euros annoncés ? Nous voyons déjà les conséquences de la baisse pour les communes ayant une forte proportion d'habitants non imposables, d'une moindre compensation des exonérations : l'investissement baisse, avec des effets sur l'emploi et l'activité économique. Ces mesures sont contreproductives. Au lieu d'aider la France à se redresser, elles augmentent ses difficultés. J'ai lu la déclaration de Jean-François Copé dans Les Échos : il préconise une économie de 130 milliards d'euros, ce qui serait une saignée, une catastrophe insupportable. Nous en avons suffisamment d'exemples chez nos voisins méditerranéens, avec des conséquences chez nous, comme ces entreprises portugaises qui s'implantent sur le marché français du BTP et fragilisent nos petites entreprises.

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