Intervention de Michel Orier

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 30 avril 2014 : 1ère réunion
Suite à donner au référé de la cour des comptes concernant le contrôle des comptes et la gestion de l'école nationale supérieure des beaux-arts ensba portant sur les exercices 2001 à 2011 — Audition de Mm. Nicolas Bourriaud directeur de l'ensba patrick lefas président de la troisième chambre de la cour des comptes et michel orier directeur général de la création artistique

Michel Orier, directeur général de la création artistique au ministère de la culture et de la communication :

Je voudrais tout d'abord rappeler que la ministre a fait de l'enseignement, de la transmission et de la jeunesse une priorité. L'administration de la culture a été réorganisée en 2010 avec la fusion de la délégation aux arts plastiques (DAP) d'une part, et de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS) d'autre part ; mais la responsabilité des enseignements restait éclatée entre les différentes entités. Nous sommes aujourd'hui en train de revoir cette organisation dans le cadre du projet de service afin d'avoir une vision stratégique et une meilleure action d'ensemble sur la gestion des enseignements. Dans ce cadre, une cartographie nationale est en train de s'établir. Les problèmes relevés par la Cour des comptes font à cet égard l'objet de toute notre attention et de toute notre vigilance. Comme Patrick Lefas l'a rappelé, de nombreuses écoles nationales d'art ont relativement peu de liens entre elles : cette situation ne peut pas durer dans un contexte international. Les exemples du Royal College of Arts ou de la Central St. Martins School of Arts en témoignent. Avec l'ENSBA, nous avons la responsabilité de l'un des joyaux de l'enseignement artistique de niveau mondial, dont nous devons assurer l'avenir.

Dans ce cadre, nous étudions plusieurs scénarios afin de rapprocher les différents établissements, du moins l'ENSBA et l'École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD). Le cas de l'École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) est un peu plus complexe dans la mesure où il s'agit d'une école de design, par ailleurs placée sous la tutelle de deux ministères différents. Nous travaillons également depuis l'automne dernier sur les possibilités de mutualisation avec l'École nationale supérieure d'art de Paris-Cergy (ENSAPC), qui est un établissement de très grande valeur.

Le recrutement de professeurs étrangers, qui était auparavant difficile, a été facilité par la loi de juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche. La présence d'enseignants étrangers dans nos écoles nationales supérieures permet ensuite le recrutement d'élèves étrangers et assure un meilleur rayonnement.

Concernant l'inscription dans le processus de Bologne, il faut souligner le travail accompli par l'ENSBA et par les écoles nationales supérieures en général : la réforme est aujourd'hui acquise, elle est en marche et bien intégrée. Le doctorat « SACRe », très important, est partiellement pris en charge par le pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) Paris Sciences et Lettres (PSL), qui va se transformer en communauté d'universités et d'établissements (COMUE). Nous sommes très attentifs à la consolidation de ce COMUE dont l'enjeu est de relever le défi de la compétition internationale, notamment par un rapprochement avec les PhD anglo-saxons.

La question des collections est évidemment un problème aigu, puisqu'il tient à la spécificité même de l'ENSBA qui est à la fois un musée et une école. Les 400 000 oeuvres connaissent des problèmes de tous ordres - conservation, récolement, etc. - dans un contexte très difficile du fait de l'état global du bâtiment. À la suite du référé, nous avons engagé une procédure de classement au titre des Musées de France qui devrait permettre dans les mois qui viennent la mise à disposition de conservateurs pour accélérer les travaux de récolement et de conservation. Les risques sont très lourds, notamment celui d'une crue de la Seine, menace complexe à gérer et qui mobilisera beaucoup de crédits.

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