Je ne partage pas totalement l'observation de notre collègue Eric Doligé, mais c'est un débat ancien et extrêmement important.
J'aurai trois observations à formuler. Tout d'abord, Monsieur Bourriaud, je comprends bien qu'une fusion des écoles soit difficile à réaliser ; nous connaissons tous ici la difficulté de fusionner des communes, donc vous êtes exonéré ! Toutefois, je pense que la démarche liée au projet éducatif que l'on doit retrouver à l'université ou ailleurs est quelque chose de très important ; vous avez cité les écoles internationales. Je partage totalement votre vue, mais n'oublions pas aussi les écoles régionales !
Deuxièmement, j'ai entendu ce qui a été dit concernant la gestion. À cet égard, je ne suis pas sûr que ce soit en diminuant la durée de vie des directeurs d'administration centrale ou d'institutions nationales que l'on puisse atteindre les objectifs qui sont les nôtres. Je pense que nous sommes en train de nous américaniser, avec une sorte de spoil system que, personnellement, y compris en tant que maire, j'ai toujours dénoncé : on ne peut pas demander à un directeur d'administration centrale ou d'école - Monsieur Bourriaud, je ne sais pas quelle est votre espérance de permanence à la tête de l'école - de mener une politique de gestion efficace en restant en moyenne deux ans en place. Ce que je dis est aussi valable pour les préfets !
J'émettrai donc une suggestion à l'attention de notre Président : lorsque nous auditionnons, pour donner notre avis, certaines personnes appelées à diriger de grandes institutions, il serait important que notre commission réfléchisse précisément sur la durée de ces mandats.
En tant que rapporteur spécial, je me suis penché sur la gestion immobilière publique de la ville de Paris, non pas en tant que collectivité territoriale, mais en tant que capitale. Je vous garantis, Monsieur le Président, maire de Compiègne, que nous, modestes élus locaux que nous sommes, pourrions aussi émettre quelques avis sur ces sujets !
Troisièmement, Jean Vilar disait « ce n'est pas le public qui m'intéresse mais le non public » - certes, l'expression est mauvaise. Nous sommes prisonniers d'une politique de l'offre. Il faut que nous ayons le courage de mener une politique de la demande. Monsieur Orier, vous parlez de circulation des expositions. Mais vous ne pourrez pas la mettre en oeuvre si vous n'avez pas élaboré un calendrier à dix ans. En effet, chaque musée élabore sa propre programmation. Et si vous me le permettez, ce n'est certainement pas en passant par l'intermédiaire des directions régionales des affaires culturelles (DRAC) que vous pourrez y arriver, mais en dialoguant directement avec les élus impliqués.