Intervention de Roger Karoutchi

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 30 avril 2014 : 1ère réunion
Suite à donner au référé de la cour des comptes concernant le contrôle des comptes et la gestion de l'école nationale supérieure des beaux-arts ensba portant sur les exercices 2001 à 2011 — Audition de Mm. Nicolas Bourriaud directeur de l'ensba patrick lefas président de la troisième chambre de la cour des comptes et michel orier directeur général de la création artistique

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Pour ma part, je voudrais juste m'interroger, voire m'inquiéter sur la situation générale. En effet, je pense que ce qui se passe à l'école des beaux-arts pourrait se retrouver dans d'autres grandes écoles artistiques ou établissements culturels. Notre pays jouit d'un patrimoine artistique, historique, culturel considérable. Le problème est que la France d'aujourd'hui n'est plus celle d'il y a trente ans au niveau économique et financier. Entre un État désargenté et des collectivités qui ne sont pas en situation de pouvoir les aider autant qu'elles le souhaiteraient, on demande aux établissements culturels de trouver des partenaires privés pour leur octroyer des moyens. Mais il y a de moins en moins de partenaires prêts à payer, et je peux témoigner de la difficulté de l'exercice, car j'ai eu l'occasion à la région Île-de-France de chercher des partenaires pour deux établissements culturels parisiens. Il est particulièrement dur de trouver des partenariats réguliers sur plusieurs années. Le discours officiel affirme que l'on ne peut en aucun cas regrouper, abandonner ou ne pas soutenir tous les secteurs ; sauf que dans les faits, on ne peut plus se le permettre ! Et la suppression de la clause de compétence générale rendra les choses encore plus difficiles. Le président de la commission des finances de la région Île-de-France que je suis en est ravi, car on empruntera enfin peut-être moins. Mais la vérité, c'est que d'un seul coup, il y aura des millions d'euros en moins au profit de l'activité culturelle, artistique, patrimoniale. Peut-on encore se permettre de conserver cette vision généreuse du soutien public au domaine culturel ? Ne devrait-on pas aller à l'essentiel ?

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