La France à l'échelle mondiale, c'est quoi ? C'est une petite Suisse ? On peut tenir ce raisonnement sur tous les sujets. À ce moment-là, on se dilue dans un « machin » de Cleveland !
M. Patrick Lefas. - Mon propos était de dire qu'avec un effectif de 545 étudiants, on a problème de taille critique, et que l'une des clés du raisonnement tient à l'attractivité internationale ; la chute du nombre d'étudiants étrangers est de ce point de vue très inquiétante, malgré un léger redressement récent. On comptait, en 2011, 76 étudiants étrangers, qui payent 360 euros de droits de scolarité. Ne serait-il pas logique de leur faire payer 3 000 euros ? Sciences-po ne s'est pas posé beaucoup de questions à cet égard. L'attractivité est notamment liée à cela. Cela implique forcément de s'internationaliser dans son corps professoral, d'avoir des relations de partenariat permettant des échanges. Dans l'enseignement supérieur, on est de plus en plus dans un système d'échanges ; les universités françaises l'ont très bien compris.
L'une des clés est donc de trouver des ressources propres à travers les droits d'inscription. C'est un sujet tabou. Même si l'on peut raisonner en excluant la quote-part afférente aux charges qui ne sont pas strictement liées à l'enseignement, quoique tout soit plus ou moins lié - par exemple, la médiathèque sert aux chercheurs, aux étudiants et joue aussi un rôle dans la problématique de la consultation des oeuvres par le grand public, pour autant que cela soit numérisé -, le coût de 19 000 euros par étudiant apparaît supérieur au coût moyen d'un étudiant. Certes, on n'atteint pas encore les 44 000 euros par étudiant du conservatoire national supérieur d'art dramatique...
Les catégories socio-professionnelles représentées par les étudiants de l'école des beaux-arts ne comptent pas parmi les plus défavorisées, mais dès lors que l'on tend vers cette logique, cela implique de se poser la question des bourses pour ceux qui ne pourraient pas payer le prix d'entrée.
Sur la question du mandat, je précise que le précédent directeur est resté en poste pendant cinq ans, et que la directrice adjointe est là depuis dix ans. Il me semble que c'est davantage la logique pluriannuelle inhérente au contrat de performances qui importe pour améliorer la gestion ; cette trajectoire pluriannuelle est tout à fait cohérente avec ce que vous avez voté hier sur le programme de stabilité...
Nous ne l'avons pas voté, on ne nous demande pas de voter... Nous ne sommes pas dignes de voter, voilà !